vendredi 3 juillet 2009

Ils ne sont que 1 400 (professeurs) en RDC pour 1 000 établissements

Bandeko, ba universités ekomi ebele, ebele: Université de Luozi, Université de Kasangulu, Université de Lukala, Université de Kenge etc.
Ba universités nyonso oyo, soki ovisiter yango okolela. Yango wana tokomi komono ba lincenciés ebele kasi bayebi eloko te kaka lopoto na monoko. Kiadieeee!
MEV

Sur la photo: les professeurs de l'Université Libre de Luozi, Bas-congo

RD Congo : des enseignants peu soucieux de leurs étudiants
(Syfia Grands Lacs/RD Congo)


Dans les universités privées de Rd Congo, rares sont les professeurs qui enseignent. Les cours sont laissés aux assistants non qualifiés qui dispensent des enseignements souvent obsolètes et théoriques qui ne sont d'aucune utilité pour trouver un emploi.près 12 ans passés sur les bancs de l’université, deux promotions en médecine de l’Université Kongo (UK) prêtent serment ce samedi de fin d’avril à Mbanza-Ngungu, à 200 km environ au sud-ouest de Kinshasa. Ils ont dû passer 5 ans de plus que prévu à étudier, car cette université privée n’a pas ses propres enseignants et recourt aux professeurs visiteurs qui viennent selon leur disponibilité. A Bukavu, la cinquante d’étudiants du premier graduat en Développement communautaire de l’Université ouverte (UO) suivent le cours de logique de l’assistant Ombeni Kikukama. La semaine passée, ils n’avaient pas étudié parce qu’"aucun enseignant n’était disponible pour donner cours", regrette Lucas Makoko, l'un d'eux. Dans la plupart des villes de RD Congo, la situation est la même. Les institutions d’enseignements supérieurs et universitaires, surtout privées, manquent cruellement de professeurs. Ils ne sont que 1 400 en RDC pour 1 000 établissements… Selon Anselme Mbenza, professeur et directeur général de l’Institut supérieur de commerce à Matadi, "la mauvaise rémunération des professeurs, le manque de préparation de la relève, la volonté de certains enseignants d’assujettir leurs assistants… sont parmi les causes de cette carence". Manque de professeursDébordés, mal payés (un peu plus de 1 000 $ payés en Fc souvent à un taux dévalué par rapport au cours officiel pour un professeur ordinaire), les professeurs combinent souvent l’enseignement avec la politique ou un autre travail qui paye mieux et complète leur salaire. Ils papillonnent d’universités en instituts supérieurs comme professeurs visiteurs. Ils gagnent aussi gros en vendant leurs syllabus de 10 à 25 $ selon leur importance. "Puisqu'ils contiennent souvent des travaux pratiques et qu'il y a des exercices qui reviennent le plus souvent à l’examen, nous ne pouvons que nous en procurer", remarque Aimée Mbinga, une étudiante de l’Institut supérieur des techniques médicales de Kimpese, au Bas-Congo. Les cours, ils les dispensent souvent à la va-vite : deux semaines d’affilée pour un cours de 120 h. "C’est fatiguant parfois de suivre les cours de 8 h à 20 h, de préparer les travaux pratiques, les interrogations et l’examen à la fois….", regrette une étudiante de l’UK. Toujours occupés, ils n’ont pas le temps d’actualiser leurs cours. Leurs enseignements datent d’il y a souvent plusieurs décennies. C’est ainsi que les cours de logique, d'agriculture générale sont élaborés avec une bibliographie dont l’ouvrage le plus récent date de 1979, regrette Espoir Malekera, étudiant a l'UO à Bukavu. La plupart du temps, ils ne dispensent que des enseignements théoriques et inadaptés au marché actuel de l’emploi. Ces professeurs n'ont pas non plus le temps de s'occuper des interrogations qu'ils laissent d'autres corriger... Formations bâcléesCette carence de professeurs a laissé place aux licenciés qui n’ont pas qualité pour enseigner et pire, aux gradués, que les étudiants appellent "assistants". Philippine Lubelo, qui a terminé l’an dernier à l’Institut supérieur d’études informatiques et des finances (Iseif) dans la province du Bas-Congo, affirme ainsi n’avoir été enseigné que par un seul professeur durant ses quatre années d’études. Tous les cours étaient dispensés par des assistants. "Le règlement interdit pourtant aux assistants de donner cours. Ils sont censés assister les professeurs et se charger des travaux pratiques, rappelle Ngandu Mutombo, professeur et vice-doyen à l’Université de Lubumbashi qui s’insurge "contre ces formations bâclées données aux futurs cadres du pays". Mal payés, les assistants vivent aux crochets des étudiants. Ces derniers ne peuvent que faire des travaux pratiques et des interrogations sur les feuilles qu’ils ont imprimées. "Cela nous permet d’éviter la tricherie et de gagner un peu d’argent sinon, nous ne pourrions rien faire", explique un assistant de l’Institut supérieur des sciences infirmières de Kisantu, au Bas-Congo. La nouvelle génération d’enseignants est aussi en butte à d’autres problèmes, explique Mathieu Bialunga, un assistant : "Le manque de bibliothèques et de salles d’enseignants, l’inaccessibilité à l’internet et le coût élevé de publication des articles dans les revues scientifiques nous dérange sérieusement". Même leur recrutement laisse à désirer. "C’est souvent selon la demande de ces enseignants que nous les recrutons. Mais parfois aussi, c’est des autorités politiques qui nous les recommandent", avoue le directeur général d’un institut supérieur de Moanda à 210 km de Matadi. En outre, il n'est pas rare que les diplômes s'achètent ou que les notes soient "sexuellement transmissibles"…Les études sont ainsi d'un niveau déplorable et difficilement reconnues par les professionnels. Même avec leur diplôme en poche, les étudiants sont contraints d'aller se former pour avoir plus de chances de trouver un emploi en particulier en informatique et en anglais. Même ceux qui ont fait l'informatique remplissent les centres d'apprentissage. Guy Kiangala, un enseignant d'anglais dans un centre de Matadi, remarque que "8 personnes sur 10 qui suivent des cours sont détenteurs de diplômes universitaires". Certains responsables essaient cependant de mettre de l'ordre dans leurs établissements. Depuis qu’il dirige le Cidep, cette université ouverte qui compte 4 000 étudiants au Bas-Congo, Léon Munangeye reconnaît avoir chassé plusieurs étudiants dépourvus de diplômes d’État (baccalauréat). Il a remercié des licenciés incompétents et des gradués qui y enseignaient. Actuellement, il entend deux enseignants accusés de harceler sexuellement des étudiantes. "Je suis incompris, mais, le Cidep ne doit plus être une poubelle", tonne-t-il, déterminé.

NECROLOGIE

Le sénateur Jeannot Bemba Saolona n'est plus!

Le sénateur Jeannot Bemba Saolona, père de l'ancien vice-président Jean-Pierre Bemba, est décédé dans la nuit de mercredi à jeudi à l'hôpital Saint-Jean de Bruxelles, où il avait été conduit après un malaise dans la soirée, a rapporté l'agence congolaise de presse (ACP).


Cet ancien homme d'affaires, qui fut longtemps président de la confédération patronale zaïroise, était âgé de 67 ans.Lundi, il avait encore assisté à La Haye à l'audience de la Cour pénale internationale (CPI) qui devait statuer sur une demande de libération provisoire introduite par la défense de son fils, Jean-Pierre Bemba, ancien vice-président de la République et président du Mouvement de Libération du Congo (MLC, une ex-rébellion muée en parti politique).Jean-Pierre Bemba, qui est également sénateur, avait été arrêté en mai 2008 à Rhode-Saint-Genèse en vertu d'un mandat émis par la CPI, qui lui reproche des exactions et crimes de guerre commis par ses troupes en République centrafricaine entre octobre 2002 et mars 2003.Né à Libenge dans la province de l’Equateur, en 1941, Jeannot Bemba Saolonna a consacré le gros de sa vie aux affaires, avant de se lancer en politique. Considéré comme un véritable capitaine d’industries, il choisit d’investir dans son propre pays. D’abord dans l’agriculture, où il devint un des premiers exportateurs de café. Ensuite, il embrasse l’industrie manufacturière puis le secteur de transports. M Bemba Saolonna est patron de compagnies d’aviation qui desservent tous les points importants de la RDC ainsi que l’Europe : Scibe-Congo et Scibe-Airlift. Il assure encore la direction de la société chargée de Service de Transports et Taxis aériens, STTA. Ancien administrateur à la Sofide, à la Bralima, il assume pendant plusieurs années les fonctions de président de l’Association des entreprises du Zaire, ex Aneza, l'actuelle FECAu changement des régimes, feu Laurent Désiré Kabila le nomme ministre de l’Economie dans son gouvernement après l’avoir temporairement arrêté. En 2006, il est élu sénateur pour le compte du MLC, parti cher à son fils, le sénateur Jean-Pierre Bemba. Il laisse derrière-lui une veuve et de nombreux orphelins.