dimanche 6 avril 2008

Ils ont constaté qu’au moins 80% des Congolais prennent moins de deux repas par jour

Mia, fembule, midamo, nzala elekiooo, toza kolia malamo teooo! Tosala boniee!

80 % de Congolais ne mangent pas à leur faim
(Jean- Pierre Nkutu)

Southern African Media Training Trust (NJ), le réseau des journalistes de l’Afrique Australe, a organisé, du 10 au 21 mars, un séminaire au centre Bondeko sur la couverture médiatique du monde rural et de la pauvreté à l’intention des communicateurs congolais. Les séminaristes se sont imprégnés de la complexité du concept pauvreté et des réalités du monde rural.
Passant de la théorie à la pratique, la vingtaine des journalistes en provenance de quatre coins du pays a séjourné pendant 48 heures à Mbankana.

Un à deux repas par jour
Les co animateurs du séminaire, le Ghanéen Ransford Antwi et notre compatriote Phuna Mabika et des communicateurs congolais ont défini la pauvreté comme la condition d’une personne dépourvue des ressources financières ou manquant le minimum vital. Ils ont constaté qu’au moins 80% des Congolais prennent moins de trois repas par jour.
Le Congolais vit avec moins d’un dollar par jour. Par ailleurs, la desserte en eau potable est de 22 %. Et pourtant, la Rdc possède 45 % des réserves hydrauliques mondiales. 70% de la population vit en milieu rural.
La précarité des habitations, la mauvaise gouvernance, l’analphabétisme, la corruption, les coutumes rétrogrades, l’impunité sont les causes principales de la pauvreté dans notre pays. La pauvreté, qui n’est pas une fatalité, peut être éradiquée.

L’application du Dscrp, l’abandon des anti-valeurs et autres coutumes rétrogrades, le rétablissement effectif de l’autorité de l’Etat, la lecture impartiale du droit, la gratuité de l’enseignement figurent parmi les mesures préconisés pour sortir de cet état. Les hommes et femmes des médias ont été exhortés à vulgariser les Objectifs du millénaire pour le développement « Omd » et pourquoi pas interpeller les décideurs politiques sur leurs responsabilités.

Mbankana à l’ère de la pierre taillée

L’un des temps forts de ce séminaire a été le déplacement vers la cité de Mbankana, située à 150 km de la capitale. Au terme de leur séjour, les journalistes ont réalisé un documentaire, une publication et un magazine sur cette contrée.
On a pu apprendre que les « Mbankanais vivent encore à l’âge de la pierre taillée. Ils manquent d’eau potable, les habitations sont en pisé, l’agriculture est manuelle, l’environnement malsain. La charrette constitue le principal moyen de transport. La divagation des troupeaux est un phénomène courant. Très peu des filles étudient, les écoles sont dépourvues des bancs et les enseignants sont démotivés.
Interviewées par les « enquêteurs » de Nsj, les Mbankanaises ont fait savoir qu’elles se réveillent chaque jour vers 5 heures du matin pour s’adonner aux travaux champêtres, à la préparation des chikwangues. Elles rentrent dans leur logis à la tombée de la nuit. Les corvées pour la survie de la famille terminées, elles doivent répondre aux exigences conjugales.
Aux difficultés de logement, de transport et de santé, s’ajoutent les problèmes de routes. Désabusés, les Mbankanais regrettent d’avoir fait confiance aux élus du peuple qui s’étaient rendus dans ce coin pendant la campagne électorale. « Ils nous ont promis monts et merveilles. Une fois leurs desseins réalisés, ils se sont désintéressés de nous », se plaignent-ils.

2008-03-24

Aucun commentaire: