Nouvelles de la RDC
Vient de paraître aux éditions L’Harmattan, à Paris
Fweley Diangitukwa, " Le règne du mensonge politique en RDC. Qui a tué Kabila? "
ISBN : 2-296-01840-8 ; 13 euros
Voici enfin expliquées en détail les raisons et les circonstances de l’assassinat du président autoproclamé Laurent-Désiré Kabila, les origines de Joseph Kabila et le nouveau style de recolonisation de la République " démocratique " du Congo (plus subtil et plus stratégique) mené à partir des représentants locaux acquis aux idées des potentats étrangers. Le peuple congolais est terrorisé, trompé et appauvri à dessein afin de spolier plus facilement les richesses minières du Congo.
" Le règne du mensonge politique en RD Congo " est un livre qui doit être lu par les Congolais qui aiment profondément leur pays et par tous les amis de la RD Congo. Faites connaître ce livre autour de vous. Le tirage étant limité, veuillez commander votre exemplaire dès aujourd’hui.
4ème page de couverture
" La vie politique congolaise est réglée par le mensonge. Parmi les dossiers les plus chauds sur cette question, il y a la nationalité des soldats rwandais incorporés dans l’AFDL, le massacre des réfugiés Hutu en RDC, le vrai mobile de l’assassinat de L.-D. Kabila caché aux Congolais, le choix de son successeur, le curriculum vitae très discuté de Joseph Kabila et de plusieurs hommes politiques haut placés, les objectifs poursuivis par l’AFDL, les CPP, le PPRD, l’enrichissement sans cause des hommes politiques, etc.
A cause de son âge avancé, LDK ne pouvait plus être ce soldat à l’image héroïque de Che Guevara. Ainsi, chaque brave guerrier qui pouvait accepter de mener la guerre pour son compte devenait son allié, son ami, son confident, son frère ou son " fils ". Il a présenté James Kabarebe, sujet rwandais, comme un parfait citoyen congolais. Le président L.-D. Kabila a pactisé avec tout individu qui était capable de lui montrer le " bon " chemin, augmentant ainsi la confusion dans la question de la nationalité. Les services de renseignement étaient truffés d’étrangers qui se disaient Congolais et qui étaient présentés tels quels par Kabila lui-même. En politique, lorsqu’un homme d’État a menti une première fois, il a tendance à persévérer dans son mensonge afin de ne pas être discrédité. Voilà comment le mensonge politique est devenu un art en RD Congo. Aujourd’hui, de nombreux Congolais déclarent publiquement que la relation de consanguinité que le président Laurent-Désiré Kabila a déclarée avoir avec Joseph Kabila est un vrai mensonge.
A Rome, César fut assassiné par Brutus qu’il aimait comme son fils. Un leader politique ne peut être assassiné que par celui qui lui est très proche. Justement par un Brutus ! Mais qui est ce Brutus congolais ?
Le scénario de la mort de Lumumba s’est-il répété, celui de l’implication d’une puissance étrangère et l’accession au pouvoir du bourreau de la victime secondé et protégé par tous les arrivistes, les assoiffés du pouvoir et de l’argent facile et par la communauté internationale ?
Le Congo a besoin d’un leader de conviction, d’un homme d’Etat rassembleur, qui incarne l’esprit de développement et de progrès, appelé à sortir ce sous-continent du mensonge politique et de la démagogie ".
Fweley Diangitukwa est docteur en sciences économiques et sociales, mention : science politique (Université de Genève). Il a déjà publié plusieurs ouvrages.
Lire, du même auteur et chez le même éditeur, "Géopolitique, intégration régionale et mondialisation", mai 2006, 319 pages.
Pour connaître les autres publications de l’auteur, veuillez cliquer sur le lien ci-dessous :
http://www.harmattan.fr/index.asp?navig=catalogue&obj=result
or
http://www.harmattan.fr/index.asp?navig=auteurs&obj=artiste&no=5038
(Cliquez sur auteur, recherche, Diangitukwa Fweley)
----- Original Message -----Sent: Thursday, August 17, 2006 3:49 AMSubject: [debout_congolais1] RE : Assassinat de L-D. KABILA : "Joseph-Hypolite" Kabila DOIT PARLER !!Pour s'inscrire au groupe et recevoir les informations de la RDC, envoyer message au :
Nani abomaki L.D.Kabila? Ti na moyi ya lelo toyebi te nani abomaki ye! Ata muana na ye oyo aza président aza kosala ata effort moko te po na ko eclaircir assassinat oyo! Binga ya mobali, président mobimba akende na mabele kaka boye sans suite? Likambo ya soni eza nde date ya liwa naye! L.D.Kabila akufi le 16 mai, bango bakosi ete akufaki le 17 mai, balandi lokuta ya moyibi ya Sakombi! Tii lelo balingi ko rectifier te lokuta oyo te!
Aaaah Mokili ya nguma, mela ngai namela yo tomelama!
MEV
"Front Com. des Patr. Congolais"a écrit : Congo démocratique
L'assassinat de Kabila n'a pas été élucidé
Plus de trois mois après le meurtre de Laurent-Désiré Kabila, la commission chargée de l'enquête a publié mercredi 23 mai un pré-rapport qui met en cause l'Ouganda, le Rwanda et les rebelles du RCD-Goma (qui ont tous rejeté ces accusations). Mais passe sous silence les complicités éventuelles de nombreux officiers congolais, en fuite (comme le major Bora Uzima) ou au cachot depuis fin février (comme le colonel Eddy Kapend).
«L'assassinat (de Laurent-Désiré Kabila) n'est pas un acte isolé. Il fait partie d'un Coup d'Etat préparé. L'Ouganda, le Rwanda et le RCD-Goma (mouvement rebelle pro-rwandais) ont travaillé ensemble».
Plus de trois mois après l'assassinat de l'ancien chef d'Etat congolais, le président de la commission chargée de l'enquête, le procureur général de la RDC Luhonge Kabinda Ngoy a présenté mercredi soir une version très «langue de bois» d'un événement qui a secoué toute la région et remis à l'ordre du jour des accords de paix jamais appliqués jusque là.
Selon le procureur Ngoy «des collaborateurs des services» des rebelles du RCD-Goma et de leurs alliés «étaient présents à Kinshasa et dans des pays voisins» au moment du meurtre. C'est la seule indication concrète fournie de façon officielle à Kinshasa, qui admet tout de même que toute la lumière n'a pas été faite sur cet assassinat. «Il y a des zones d'ombre que la commission n'a pu élucider» a précisé le procureur, avant de confirmer que certaines personnes arrêtées sur ordre de cette commission s'étaient «évadées». Au total 155 personnes avaient été arrêtées ou entendues dans les jours qui ont suivi la mort de Kabila, et 104 sont toujours en prison, selon le procureur.
Dès le début du conflit qui a opposé, à partir du mois d'août 1998, le Rwanda et l'Ouganda au gouvernement central de Kinshasa, «des groupes hostiles ont été constitués, dans le pays comme à l'étranger, pour fomenter un coup d'Etat» a ajouté le procureur Ngoy, selon qui «des collaborateurs de l'entourage du défunt président ont été recrutés par ces groupes». Ces « groupes hostiles » sont aussi responsables, toujours selon le procureur, de l'assassinat, après le meurtre du chef de l'Etat, de onze ressortissants libanais vivant à Kinshasa pour «effacer des traces».
Quel a été le rôle de l'Angola ?
Cette version officielle, très attendue à Kinshasa comme dans les différentes diasporas congolaises, n'apporte aucune explication convainquante sur l'assassinat de l'ancien président Kabila. Elle ne cite même pas les deux personnages clé de l'affaire. Le premier est le colonel Eddy Kapend, chef d'état-major particulier du président assassiné, qui avait littéralement exécuté le garde du corps - le commandant Rashidi - qui venait d'ouvrir le feu sur Laurent-Désiré Kabila le 16 janvier dernier au palais présidentiel. Considéré comme « le fidèle parmi les fidèles » de l'ex-président mais aussi « très proche de l'Angola », Eddy Kapend avait pris la parole à la télévision congolaise aussitôt après le meurtre et avait vraisemblablement écarté de la succession l'homme fort du moment : le ministre de l'intérieur, Gaëtan Kakudji. Sans toutefois tenter de se hisser lui même sur le fauteuil présidentiel désormais vacant. Eddy Kapend a été vite soupçonné d'avoir laissé des jeunes gardes du corps s'en prendre au président, coupable à leurs yeux d'avoir ordonné l'exécution de leur chef militaire, le général Anselme Masasu, en novembre 2000, au Katanga. Mais ce n'est que plus d'un mois après les faits qu'il a été mis aux arrêts, d'abord à Kinshasa et ensuite à l'est du pays. Question : a-t-il « parlé » ? Si oui, a-t-il confirmé les soupçons qui pèsent sur ses « amis » angolais, alors que ceux-ci sont aussi d'importants alliés de Joseph Kabila ? Aucune réponse n'a été fournie à Kinshasa par une commission d'enquête qui a disposé d'importants moyens, y compris celui d'arrêter des suspects.
Le deuxième personnage clé est le major Bora Uzima, lui aussi jeté au cachot fin février, mais qui a pu s'évader grâce à des complicités haut-placées et se trouve actuellement en Belgique. Il serait le véritable cerveau du complot. Selon le quotidien kinois Le Palmarès il aurait même admis sa participation à l'assassinat ; mais lors de son audition par la commission d'enquête il aurait « chargé » les éléments de la garde rapprochée, en ces termes : « J'avais demandé aux petits kadogos (jeunes militaires du Kivu qui ont soutenus Kabila dès le début de la révolte contre le président Mobutu) de ne pas en arriver jusqu'à tuer Kabila ; mais ils n'avaient pas voulu m'écouter ». Le gouvernement congolais aurait en vain tenté d'obtenir l'extradition de Belgique du major Bora Uzima.
L'absence du major Bora Uzima a vraisemblablement rendue vaine toute tentative sérieuse d'aboutir à des conclusions probantes. Mais, dès sa mise en place, la commission d'enquête avait peu de chances de faire « toute la lumière » sur cet assassinat, et surtout d'examiner d'éventuelles complicités angolaises, pour une raison toute simple : créée par Joseph Kabila, elle compte en son sein des représentants de tous les alliés du régime de Kinshasa, à savoir le Zimbabwe, la Namibie et surtout l'Angola.par Elio Comarin
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"Front Com. des Patr. Congolais"a écrit : Mise à jour du 20/01/2001KABILA EST MORT... Les circonstances de son décès restent obscures...Le président de la RDC est donc mort... comme il a vécu et gouverné : par les armes et dans la confusion. Si beaucoup des dernières dépêches (voir plus haut) ne sont pas forcément toujours très fiables, voici tout de même un résumé (ou plutôt un essai...) de ces derniers jours.Le 16 janvier, on apprenait qu'une "tentative de putsch" (Reuters) avait eu lieu à Kinshasa. L'information avait été rendue publique par "une source proche des services de renseignement ougandais, il aurait été tué. Mais d'autres sources le disent grièvement blessé et dans une unité de soins intensifs dans un hôpital de Kinshasa". Des témoignages faisaient état d'une fusillade ou d'échanges de coups de feu aux abords du palais présidentiel. Très vite, la population kinoise se barricadait chez elle attendant du nouveau. Le colonel Eddy Kapend, chef d'état-major particulier de Kabila apparaissait à la télévision. Toujours selon Reuters, "Quelques heures plus tôt, les autorités de Kinshasa avaient ordonné sans explication la fermeture des frontières aériennes et fluviales avec le Congo-Brazzaville voisin". "Je demande au responsable de faction de boucler l'aéroport ainsi que notre frontière le long du fleuve Congo", avait annoncé à la télévision d'Etat le colonel Eddy Kapend, chef d'état-major particulier du président Laurent-Désiré Kabila".Le 17 janvier, un flot de dépêches aussi incertaines que contradictoires n'éclairait que très peu une situation au comble de la confusion, les chancelleries et agences de presse occidentales ou africaines émettant plutôt des hypothèses que de véritables informations.Interrogé par Reuters, le ministre congolais de l'Information, Dominique Sakombi, a assuré que "Kabila avait été acheminé par avion à l'étranger pour être soigné". Selon l'agence, "on a déclaré à Reuters à Harare que les autorités de Kinshasa retardaient l'annonce de la mort de Kabila pour se donner le temps de prendre des mesures de sécurité propres à empêcher le pays de basculer dans l'anarchie". Selon l'AFP, le même Dominique Sakombi déclarait ensuite à la radio nationale que : "Le gouvernement de salut public, réuni en séance extraordinaire à la cité de l'OUA, a décidé de confier la direction gouvernementale et le commandement militaire au général-major Joseph Kabila", le fils du défunt et a ajouté que "le gouvernement souhaite au président un prompt rétablissement et un rapide retour parmi nous". Reuters précisait que "l'ordre protocolaire de la liste du gouvernement place immédiatement derrière le chef de l'Etat, chef du gouvernement et ministre de la Défense, le ministre d'Etat aux Affaires intérieures, Gaétan Kakudji. M. Kakudji est un cousin de Laurent-Désiré Kabila". Au même moment, alors qu'il se trouvait en visite officielle en Lybie, Godefroid Tcham'lesso, ministre délégué à la Défense, affirmait, toujours selon l'AFP que "Kabila était mort deux heures après avoir été admis dans un hôpital de Kinshasa". De plus, il a accusé l'Ouganda et le Rwanda d'avoir "commandité" l'attentat et appelé "le peuple congolais à se préparer à la vengeance".A propos des occidentaux, l'AFP nous informait qu'un porte-parole du premier ministre britannique avait déclaré "Nous ne sommes même pas absolument sûrs qu'il est mort. Notre ambassadeur croit qu'il est mort, mais les circonstances de sa mort ne sont pas claires" puis "le secrétaire d'Etat au Foreign office Peter Hain est pour sa part revenu sur de premières déclarations confirmant la mort de Kabila", affirmant devoir "attendre une confirmation ferme pour être absolument certain"...Pour Louis Michel, Ministre belge des Affaires étrangères (toujours cité par l'AFP) : Kabila "est mort, abattu par un de ses gardes du corps", qui a "semble-t-il tiré deux balles" sur lui, "en présence de généraux" des Forces armées congolaises (FAC) que M. Kabila venait de limoger. "Je ne peux pas parler" de coup d'Etat, plutôt "d'un différend qui a débouché sur une certaine violence", a précisé le chef de la diplomatie belge. Dans une autre dépêche, l'AFP rapportait un communiqué gouvernemental congolais indiquant que "Pour assurer la continuité de l'Etat et maintenir la sécurité des biens et des personnes, le gouvernement, réuni en séance extraordinaire mercredi, a décidé de confier la direction de l'action gouvernementale et le haut-commandement militaire au général-major Joseph Kabila". Laurent-Désiré Kabila était, lui, "transféré à l'extérieur du pays pour recevoir des soins" tandis que les aéroports étaient réouverts et les mesures de couvre-feu "allégées". Les autorités des Etats Unis d'Amérique n'en savaient pas beaucoup plus puisque qu'elles admettaient alors être dans les "limbes sur cette question". Hubert Védrine, Ministre belge des Affaires étrangères déclarait (toujours à l'AFP) : "Nous avons eu depuis hier soir des informations faisant état de son assassinat, et d'autres, ce matin, que ce n'est peut-être pas confirmé"...L'agence zimbabwéenne Ziana, elle, indiquait que Kabila est mort à bord de l'avion qui l'évacuait vers le Zimbabwe.Quant aux rebelles du RCD (Rassemblement Congolais pour la Démocratie), on apprenait par l'intermédiaire de l'Agence France-Presse (AFP) : "A l'issue de la réunion des chefs du RCD à Goma, un porte-parole du mouvement rebelle, Jean-Pierre Lola Kisanga, s'est contenté d'assurer que le RCD "déplore ce qui se passe à Kinshasa à ce stade". "Nous soulignons que nous demeurons attentifs et suivons de très près l'évolution de cette situation", a-t-il ajouté. Dans ce communiqué, le RCD rappelle également "son attachement au processus de paix de Lusaka (accord de cessez-le-feu signé par tous les belligérants à l'été 1999) ainsi qu'à la tenue effective du dialogue intercongolais" prévu par cet accord jamais entré en vigueur. "S'il s'avère que M. Kabila a été assassiné, nous condamnerons cet assassinat et poursuivrons les auteurs de ce crime", a commenté le porte-parole, ajoutant que son mouvement attendait une confirmation de sa mort. Le RCD a par ailleurs estimé que ce "coup d'Etat" a été organisé par des officiers des Forces Armées Congolaises (FAC). "Le putsch a été monté par un groupe d'officiers proches de Kabila, sous la direction du chef d'état-major, le général Sylvestre Lwecha et du conseiller militaire de Kabila, Eddy Kapend". Tous deux provenant des milices Maï Maï.Charles Muligande, président du FPR déclarait, lui, à l'agence PANA que "tout pouvait arriver dans ce pays (RD Congo, NDLR) qui charriait tant d'oppositions politiques et de rebelles, sur fond de misère socio- économique" et avait l'espoir que "ceux qui prendront la relève se montreront plus raisonnables" avec le Rwanda.Le 18 janvier, l'information de la mort de Kabila était confirmée par Dominique Sakombi (voir plus haut) à 19 heures GMT : "La RDC est en deuil et le gouvernement de salut public a la profonde douleur et le douloureux devoir d'annoncer la mort du président Laurent-Désiré Kabila ce jeudi 18 janvier à 10H00". L'AFP précisait que par Sakombi l'intermédiaire de Sakombi, le gouvernement de la RDC avait demandé "à tous les Congolais de demeurer sereins et calmes", "décrété un deuil national de 30 jours sur toute l'étendue" de la RDC, et que les "lundi 20 et mardi 21 seront fériés". La Belgique, quant à elle annonçait les funérailles de Kabila pour "le 23 janvier" à Kinshasa après un transfert du cadavre de Harare à Lubumbashi puis à Kinshasa.Etienne Tshisekedi, opposant à Mobutu puis Kabila, actuellement en exil à Bruxelles, qualifiait la mort de Kabila de "secret de Polichinelle" et jugeait que les nouveaux dirigeants de Kinshasa annonceraient sa mort "quand, pour des raisons domestiques, ils pourraient le faire".Quant à Jean-Pierre Ondekane, chef militaire du RCD il déclarait à l'AFP : "Nous n'allons pas accepter que l'on impose quelqu'un à Kinshasa sans que l'opposition armée soit consultée dans le cadre des accords de Lusaka, nous demandons l'organisation immédiate du dialogue intercongolais afin de mettre en place un gouvernement de transition" en ajoutant que si Joseph Kabila "est nommé, c'est qu'il doit appartenir au groupe qui a assassiné son père et nous ne pouvons pas cautionner cela".Le lendemain, 19 janvier, on apprenait par l'agence Associated Press (AP) citant Dominique Sakombi que Joseph, le fils de Kabila "a été nommé chef du gouvernement par intérim de la République démocratique du Congo lorsque son père était encore vivant, a-t-il expliqué à l'Associated Press lors d'un entretien téléphonique, mais désormais ''il assume en permanence les responsabilités de chef du gouvernement et de l'armée.'' En outre, "une délégation de 25 membres conduite par le ministre de l'Education congolais Abdoulaye Yerodia, arrivée jeudi au Zimbabwe, va accompagner samedi le rapatriement de la dépouille en RDC, avant des funérailles nationales mardi à Kinshasa, a précisé l'ambassadeur congolais Kikaya bin Karubi. Un deuil de 30 jours a été décrété". Selon AP, citant des responsables de la police sous couvert de l'anonymat "à la suite de la mort de Laurent-Désiré Kabila, plusieurs gardes du corps ont été arrêtés, selon des proches de l'ancien président congolais. De même, le ministre des sports Didier Mumengi et sa femme ont également été interpellés mercredi".Le 20 janvier, enfin, toujours selon AP "la dépouille du président assassiné Laurent-Désiré Kabila, placée dans un cercueil blanc et or, était rapatriée samedi en République démocratique du Congo à bord d'un avion présidentiel parti de Harare à destination de Lubumbashi. L'avion qui rapatriait le corps est le même que celui qui avait transporté le président congolais de Kinshasa jusqu'à la capitale du Zimbabwe (...) Officiellement, Laurent-Désiré Kabila était encore vivant lorsqu'il est arrivé à Harare". On apprenait également que la dépouille allait être exposée au public ce samedi 20/01 à Lubumbashi "ville de jeunesse du président défunt" puis "transportée par avion dans la capitale Kinshasa pour les funérailles nationales prévues mardi prochain". L'agence Reuters rapportait que "des centaines d'habitants de Lubumbashi, où la dépouille du président Laurent-Désiré Kabila doit être exposée, ont préféré fuir provisoirement la ville vers la Zambie par craintes d'incidents, rapportent des témoins. Des voitures transportant des familles entières ont passé la frontière, rouverte vendredi, pour se réfugier temporairement en Zambie en attendant la fin des cérémonies funèbres".Si vous avez lu jusqu'au bout ce qui est écrit ci-dessus, vous avez eu bien du courage. En effet, il est toujours impossible de dire ce qui s'est réellement passé. De très nombreuses questions restent en suspens
Qui a tiré sur Kabila ? Pour quelles raisons ? Dans quel but ? Quand et où est-il mort ? Comment la nouvelle de sa mort a-t-elle circulé de Kinshasa à Kampala ou à Bruxelles ? Quel était le véritable intérêt des autorités de RDC de maintenir le flou sur les circonstances de l'assassinat puis de la mort du chef d'état ? Etc...On le voit bien à travers cet événement et le traitement de l'information qui s'en est suivi que la RDC et ses "autorités" ne sont pas les plus aptes à informer sur ce qui se passe dans un pays qui n'est que -très- partiellement contrôlé par elles. Il est vrai que concernant ces multiples contradictions, on sait que le ridicule ne tue pas. Le gouvernement de Kabila nous avait habitué à la désinformation concernant la guerre qui se déroule en RDC. Cette méthode de gestion a continué jusque dans la mort de celui qui l'avait érigée en système.Depuis l'assassinat de Patrice Lumumba, le Congo Kinshasa semble hanté par la violence. Le peuple congolais en soufre. La disparition du remplaçant de Mobutu (dans plusieurs sens du terme...) annonce-t-elle la fin d'une époque héritée de la guerre froide et offre-t-elle de réels espoirs à la population ? Il faut l'espérer. On entendait de plus en plus dire ces derniers temps que Kabila était le véritable obstacle à un règlement du conflit congolais... Mais était-il le seul ? Il semble rester beaucoup de chemin à parcourir vers la paix et la coexistence pacifique dans la région. Ainsi, une publication du nom de "Grands Lacs Confidentiels" le confirme dans sa dernière livraison à la fois par le contenu et par la forme :"Grands-Lacs Confidentiel demande a ses lecteurs Congolais et amis du Congo de considérer les recommandations suivantes:
1. S'unir, gérer le triste événement avec sérénité tout en veillant
fortement sur les positions ennemies ainsi que toutes les pistes
frontalières du territoire sous contrôle du gouvernement congolais.
2. D'encourager le gouvernement actuel Congolais (par des communiqués, des manifestations, des marches de soutien ) en ce moment de crise pour qu'ils préservent l'unité du peuple Congo que LES AMERICAINS, LES BELGES, LES ANGLAIS et les acolytes tutsis (Museveni, Buyoya et Kagame) veulent démanteler. Le peuple congolais doit se souvenir de cette phrase édifiante qu'il chante chaque fois que le drapeau de son pays est hissé: 'Nous peuplerons ton sol et nous assurerons ta grandeur'.
3. A nos lecteurs Congolais de Kinshasa, de Lubumbashi et du reste du pays de veiller constamment pour traquer tout risque d'infiltration qui pourrait venir du côté ennemi.
4. LES CONGOLAIS DOIVENT FAIRE PREUVE D'AMOUR DE LEUR PATRIE POUR NE PAS RISQUER DE DEVENIR DES PALESTINIENS D'AFRIQUE."Je laisserai le mot de la fin à un ministre participant au sommet franco-africain de Yaounde qui déclarait à l'AFP jeudi 18 janvier : "Que voulez-vous que je déclare? Si je me réjouis de sa mort, ce n'est pas diplomatique, et si je la regrette, je passerais pour un hypocrite".Jean-Luc Chavanieux, RwandaNet, 20 janvier 2001.Mise à jour du 20/01/2001POURQUOI KABILA EST MORT…
Mardi 23 janvier 2001, un bulletin spécial d’IRIN (International Regional Integrated Network, agence d’informations des Nations Unies) consacré à la situation en RDC est arrivé dans ma boîte à lettres électronique. Il est daté du 22 janvier. En voici un extrait :Bien que l'on commence à avoir plus de précisions sur l'assassinat du chef de l'Etat, l'identité des auteurs de ce meurtre ainsi que leurs motivations ne sont pas encore connues. Le ministre des communications, Dominique Sakombi, a déclaré officiellement que Kabila, qui était réuni dans son bureau avec des responsables du gouvernement, a été touché par trois balles tirées par l'un de ses gardes du corps. Le ministre a cependant nié que le président était en train de discuter d'un remaniement du haut commandement militaire avec ses généraux. M. Sakombi a également maintenu que la "mort clinique" de Kabila a été prononcée jeudi dernier au Zimbabwe et que le président n'est pas mort le jour de l'attentat survenu à Kinshasa, mardi 16 janvier. Il a refusé de donner une explication détaillée des événements avant la conclusion de l'enquête officielle.Or, l'hebdomadaire 'EastAfrican', citant des sources proches du gouvernement de Kinshasa, a affirmé lundi que Kabila "s'apprêtait à purger un certain nombre de responsables militaires", et devait faire une annonce officielle à ce propos mardi dernier. La décision de ce remaniement au sein de l'armée aurait été suscitée par les lourdes défaites infligées récemment à l'armée régulière de la RDC et ses alliés dans la province du Katanga par les rebelles bénéficiant de l'appui du Rwanda. "Kasereka Rachidi", le garde du corps qui a assassiné le président, probablement originaire de la RDC, a été abattu, ainsi que plusieurs autres personnes, selon le journal 'EastAfrican'. Venant renforcer le climat de confusion, un groupe de militaires congolais, le 'Conseil national de la résistance pour la démocratie' (CNRD) a revendiqué l'assassinat de Kabila. Dans un communiqué parvenu dimanche à l'Agence France Presse (AFP), les "jeunes résistants" du CNRD, ont affirmé: "Nous nous déclarons solidaires du geste héroïque de notre frère d'armes, Rachidi, qui s'est sacrifié pour mettre fin aux jours de Kabila, ce monstre sanguinaire." Le CNRD faisait partie de l'Alliance des forces démocratiques pour la libération du Congo-Zaïre (AFDL) qui a porté Kabila au pouvoir à Kinshasa en 1997. Le chef de file du CNRD était le général André Kisase Ngandu. Cet ancien allié de Kabila, qui s'était par la suite brouillé avec lui, avait disparu dans des circonstances non élucidées, peu de temps avant l'arrivée de l'AFDL à Kinshasa. Le communiqué du CNRD affirme également que le 15 janvier "47 jeunes patriotes ont été exécutés sans procès en présence de Kabila. C'est la goutte qui a fait déborder le vase".La clef de l’énigme de la mort de Kabila est à mon avis contenue dans ces lignes. Revenons quelques années en arrière. Alors que l’AFDL (Alliance des Forces Démocratiques de Libération du Congo Zaïre) commence une guérilla digne de ce nom contre le pouvoir Mobutiste, celui que l’on n’appelait encore que Laurent Kabila n’était avec son parti, le Parti Révolutionnaire du Peuple, qu’une des multiples composantes de l’alliance soutenue par l’Ouganda et le Rwanda. Il n'était alors que le porte-parole de l’ADFL.Un fait passé inaperçu à cette époque, du moins par les observateurs occidentaux avait retenu mon attention. Il s’agissait de la disparition dans des circonstances obscures d’un dirigeant politique, longtemps dans la rébellion contre Mobutu (et beaucoup plus crédible que ne l’était Kabila, de par leurs passés respectifs). Aussitôt, Kabila passa de la position de simple porte-parole, influent certes, à celle de président du mouvement. L’offensive de l’armée rebelle qui suivit fit tomber les restes du pouvoir mobutiste et ouvrit les portes de Kinshasa à la rébellion. Il faut se souvenir quelles étaient les différentes composantes de l’ADFL à cette époque. On y trouvait le PRP de Kabila, l’ADF (de Deogratias Bugera, d'obédience munyamulenge) et …le CNRD de Ngandu, "d'obédience maï-maï".Se désengageant ensuite de l’ADFL, pour finalement collaborer de nouveau avec Kabila contre le RDC, l’Ouganda et le Rwanda et avec les alliés interahamwe rwandais ou les rebelles burundais du FDD, le CNRD préparait sa revanche dans l’ombre du pouvoir auquel il était associé. Il était présent à Kinshasa dans les cercles du pouvoir.Revenons aux dépêches d'agence. Le même jour, le 22 janvier, toujours selon l'agence IRIN, le Rassemblement Congolais pour la Démocratie (RCD "tendance Goma"), par la voix de Norbert Katintima, gouverneur du Sud-Kivu, lançait, :"un appel aux milices Mayi Mayi pour qu'elles se séparent du mouvement rebelle burundais FDD, selon l'agence de presse Net Press du Burundi. Ces hommes essayaient de mettre à profit le mécontentement grandissant des Congolais à l'encontre des éléments du FDD, notait vendredi l'agence burundaise. Selon ce bulletin d'information, les Mayi Mayi et le FDD se sont livré le 15 janvier un combat mutuel à Rugeja, dans le sud de Bukavu, au nord-est de la RDC, au cours duquel les Mayi Mayi ont perdu beaucoup d'hommes".Ce ne sont certes pas des "preuves", mais ces différentes présomptions se rejoignent en un faisceau qui ne porte en lui aucune contradiction. La cohérence de cette hypothèse en fait la plus crédible de toutes celles qui ont pu être émises ces derniers jours. Rappelons que l'Ouganda, le Rwanda, la rébellion (ou devraient-on dire les rébellions…) ont tour à tour été accusés de l'assassinat de Laurent-Désiré Kabila (avec leurs "complices" belges ou américains) ; certains y ont vu un règlement de compte de type mafieux ou crapuleux, d'autres encore ont envisagé la participation active de son fils Joseph "de mère tutsi", pouvait-on même lire…Ces différentes hypothèses ne sont guère crédibles pour différentes raisons, dont certaines à cause de leur provenance… Toutes ces pistes mènent à un moment ou à un autre à un "cul-de-sac".Au moment où sont écrites ces lignes, il est permis d'affirmer que Kabila a effectivement été assassiné par un Maï-maï afin de supprimer celui qui avait fait assassiner son leader, mais surtout dont le groupe duquel il est issu était de plus en plus attaqué dans ses prérogatives par un président dont il n'a jamais été proche. De plus, les conflits entre Maï-maï et rebelles rwandais ou burundais se multiplient ces derniers temps. Le magazine 'EastAfrican', connu et respecté internationalement pour son sérieux ne nous a pas habitué à lire beaucoup d'erreurs ou de tentatives de désinformation dans ses colonnes…Enfin, la piste "Maï-maï" avait déjà été évoquée dans d'autres termes par le RCD, en témoigne cet extrait d'une dépêche de l'Agence France Presse (AFP) datée du 17 janvier. Ni démentie ni vérifiée, cette accusation par le RCD émettait déjà l'hypothèse Maï-maï:Le RCD a par ailleurs estimé que ce "coup d'Etat" a été organisé par des officiers des Forces Armées Congolaises (FAC). "Le putsch a été monté par un groupe d'officiers proches de Kabila, sous la direction du chef d'état-major, le général Sylvestre Lwecha et du conseiller militaire de Kabila, Eddy Kapend". Le général Lwecha est un chef des milices tribales Maï Maï, originaire de la province du nord-Kivu, qui a été nommé par le président Laurent-Désiré Kabila à la tête de son armée à la fin de l'année 1999.Les convergences et les divergences des intérêts des uns et des autres dans cette guerre sur le territoire de la RDC ont fait se faire et se défaire de nombreuses alliances, dans la moindre ne fut pas la rupture entre Kabila et ses anciens alliés ougandais et rwandais. Les groupes Maï-maï seraient-il en train de rejoindre une rébellion qui donne l'impression, ces derniers temps, de se réorganiser et de se structurer ? Cela est tout à fait plausible....L' actualité confirmera ou infirmera-t-elle ces lignes dans les prochains jours? A suivre…Jean-Luc Chavanieux, RwandaNet, 23 janvier 2001.
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