EXODE SPIRITUELLE
Binzambizambi ekosilaooooo!!!!!!!!!!!!! Bandimi mingi bakomprendre, bakomi kozonga mokemoke na ba eglises minene ya kala lokola misioni na mope. Mawa!
par Annette Kouamba Matondo
Congo BrazzavilleCongo Brazzaville : des brebis égarées retrouvent leur Église d’origine
(Syfia Congo)
Congo BrazzavilleCongo Brazzaville : des brebis égarées retrouvent leur Église d’origine
(Syfia Congo)
Les Églises catholique et protestante voient ces derniers temps revenir d’anciens fidèles, déçus par les promesses non tenues des Églises du Réveil. Ils n’y ont trouvé ni la richesse, ni la guérison promises, mais abus parfois criminels et arnaques en tous genres.
"Notre pasteur disait que mon fils, qui souffrait d’épilepsie, était possédé. Je savais qu’il racontait des sornettes, mais j’avais peur de parler à cause de sa popularité au sein de l’Église. À la mort de mon bébé, mon mari m’a quittée et je suis repartie à l’Église catholique. Ici ou là-bas, Dieu n’est-il pas le même ?", s’interroge Julie. "Une de mes amies a quitté Brazzaville avec sa fille de 16 ans abusée sexuellement par notre pasteur. Son père tente de convaincre un maximum d'adeptes de quitter notre assemblée", témoigne Rita, elle aussi revenue dans le giron de l'Église catholique. Difficile de dire combien d'adeptes, comme Julie ou Rita, retournent dans leurs paroisses d'origine, catholiques ou protestantes, après un détour malheureux par les Églises du Réveil. À Saint-François, l’abbé Ghislain Aymar Nkodia dit recevoir en moyenne trois à quatre personnes par semaine. Il décrit des gens déçus de n'avoir trouvé ailleurs ni l’ascension sociale promise, ni le soutien spirituel, et qui traînent un certain sentiment de culpabilité. "Ces Églises édulcorent le message du Christ ; c’est l’évangile de la facilité", regrette l’abbé. Réponse d'un adepte : "Nous, Église de la mission du temple de la fin (une Église du Réveil, Ndlr), nous prêchons la Bonne nouvelle. Je ne nie pas qu’il y ait des dérapages dans quelques Églises, mais toute œuvre humaine est imparfaite."Des offrandes imposéesLes dérapages imputés à ces assemblées sont plus ou moins graves. Bon nombre d’anciens adeptes ont par exemple le sentiment de s’être fait escroquer. "Plusieurs soi-disant pasteurs érigent des églises ici et là. Ils demandent ensuite des offrandes de toutes sortes pour subvenir à leurs besoins", accuse Daniel, gérant d’un cybercafé, qui a déserté sa communauté au bout d'un an : tous les papiers administratifs de l'Église étaient faits dans son établissement et à ses frais. Certains membres venaient même y naviguer gratuitement. "Aujourd’hui, cette forme d’exploitation a pris fin", se réjouit Daniel qui a regagné l’Église évangélique du Congo (EEC, protestante) où il a été baptisé. "Quand on est malade, on est capable de tout donner ! Sans l’intervention de mon fils, j’offrais une de mes parcelles à un pasteur qui disait qu’elle était envoûtée et que je devais m’en débarrasser pour guérir", témoigne Fernand, aujourd’hui en pleine forme. D’autres disent n'avoir pas trouvé le bonheur spirituel dans les enseignements proposés. "Cela fait six mois que je suis revenu à l’Église catholique. Avant, j’étais dans l’Assemblée du Dieu vivant. À un certain moment, les prédications parsemées d’alléluias et d’applaudissements vous laissent perplexe. Je n’arrive pas à prier avec autant de bruit. Avec le temps, je me suis aperçu que l’enseignement était creux et que la prophétie se limitait aux richesses terrestres", raconte Philipe, resté plus de deux ans dans cette assemblée. "Solidarité sournoise"Mais, si des adeptes quittent ces groupes de prières, qui ont vu le jour dans les années 1990 avec l'ouverture démocratique, d’autres continuent à affluer… Pour garder leurs nouvelles brebis, certains pasteurs ont en effet instauré ce que l’abbé Aymar appelle "une solidarité sournoise" : "Ils visitent régulièrement les gens pour les persuader, par des témoignages alléchants, de rester. Par ailleurs, une grande partie des frais de mariage est prise en charge par les cotisations des membres. D'où la ruée des femmes qui espèrent trouver là chaussure à leur pied." Entre 2002 et 2003, le ministère de l’Administration du territoire et de la décentralisation a recensé 39 Églises du Réveil au Congo. Entre 2008 et 2009, 58 autres assemblées s'y sont ajoutées. À Brazzaville, comme ailleurs dans le pays, difficile de les dénombrer avec exactitude. Certains pasteurs ne prennent en effet pas la peine de se faire enregistrer et plusieurs d’entre eux, à qui les autorités ont refusé l’installation, enfreignent la loi. Dans les assemblées qu’ils connaissent, les enquêteurs du ministère vérifient si la sécurité du public, la tranquillité des voisins et la salubrité sont assurées. Quand, au hasard d'une tournée, ils tombent sur une église qui n’est pas aux normes, ils convoquent le prometteur et établissent un dossier en vue d'une reprise éventuelle de ses activités.Pas de quoi, a priori, freiner sensiblement l’essor de ces assemblées. Les conflits de leadership qui y règnent provoquent en effet des dislocations, puis de nouvelles branches qui attirent à leur tour de nouveaux adeptes...
"Notre pasteur disait que mon fils, qui souffrait d’épilepsie, était possédé. Je savais qu’il racontait des sornettes, mais j’avais peur de parler à cause de sa popularité au sein de l’Église. À la mort de mon bébé, mon mari m’a quittée et je suis repartie à l’Église catholique. Ici ou là-bas, Dieu n’est-il pas le même ?", s’interroge Julie. "Une de mes amies a quitté Brazzaville avec sa fille de 16 ans abusée sexuellement par notre pasteur. Son père tente de convaincre un maximum d'adeptes de quitter notre assemblée", témoigne Rita, elle aussi revenue dans le giron de l'Église catholique. Difficile de dire combien d'adeptes, comme Julie ou Rita, retournent dans leurs paroisses d'origine, catholiques ou protestantes, après un détour malheureux par les Églises du Réveil. À Saint-François, l’abbé Ghislain Aymar Nkodia dit recevoir en moyenne trois à quatre personnes par semaine. Il décrit des gens déçus de n'avoir trouvé ailleurs ni l’ascension sociale promise, ni le soutien spirituel, et qui traînent un certain sentiment de culpabilité. "Ces Églises édulcorent le message du Christ ; c’est l’évangile de la facilité", regrette l’abbé. Réponse d'un adepte : "Nous, Église de la mission du temple de la fin (une Église du Réveil, Ndlr), nous prêchons la Bonne nouvelle. Je ne nie pas qu’il y ait des dérapages dans quelques Églises, mais toute œuvre humaine est imparfaite."Des offrandes imposéesLes dérapages imputés à ces assemblées sont plus ou moins graves. Bon nombre d’anciens adeptes ont par exemple le sentiment de s’être fait escroquer. "Plusieurs soi-disant pasteurs érigent des églises ici et là. Ils demandent ensuite des offrandes de toutes sortes pour subvenir à leurs besoins", accuse Daniel, gérant d’un cybercafé, qui a déserté sa communauté au bout d'un an : tous les papiers administratifs de l'Église étaient faits dans son établissement et à ses frais. Certains membres venaient même y naviguer gratuitement. "Aujourd’hui, cette forme d’exploitation a pris fin", se réjouit Daniel qui a regagné l’Église évangélique du Congo (EEC, protestante) où il a été baptisé. "Quand on est malade, on est capable de tout donner ! Sans l’intervention de mon fils, j’offrais une de mes parcelles à un pasteur qui disait qu’elle était envoûtée et que je devais m’en débarrasser pour guérir", témoigne Fernand, aujourd’hui en pleine forme. D’autres disent n'avoir pas trouvé le bonheur spirituel dans les enseignements proposés. "Cela fait six mois que je suis revenu à l’Église catholique. Avant, j’étais dans l’Assemblée du Dieu vivant. À un certain moment, les prédications parsemées d’alléluias et d’applaudissements vous laissent perplexe. Je n’arrive pas à prier avec autant de bruit. Avec le temps, je me suis aperçu que l’enseignement était creux et que la prophétie se limitait aux richesses terrestres", raconte Philipe, resté plus de deux ans dans cette assemblée. "Solidarité sournoise"Mais, si des adeptes quittent ces groupes de prières, qui ont vu le jour dans les années 1990 avec l'ouverture démocratique, d’autres continuent à affluer… Pour garder leurs nouvelles brebis, certains pasteurs ont en effet instauré ce que l’abbé Aymar appelle "une solidarité sournoise" : "Ils visitent régulièrement les gens pour les persuader, par des témoignages alléchants, de rester. Par ailleurs, une grande partie des frais de mariage est prise en charge par les cotisations des membres. D'où la ruée des femmes qui espèrent trouver là chaussure à leur pied." Entre 2002 et 2003, le ministère de l’Administration du territoire et de la décentralisation a recensé 39 Églises du Réveil au Congo. Entre 2008 et 2009, 58 autres assemblées s'y sont ajoutées. À Brazzaville, comme ailleurs dans le pays, difficile de les dénombrer avec exactitude. Certains pasteurs ne prennent en effet pas la peine de se faire enregistrer et plusieurs d’entre eux, à qui les autorités ont refusé l’installation, enfreignent la loi. Dans les assemblées qu’ils connaissent, les enquêteurs du ministère vérifient si la sécurité du public, la tranquillité des voisins et la salubrité sont assurées. Quand, au hasard d'une tournée, ils tombent sur une église qui n’est pas aux normes, ils convoquent le prometteur et établissent un dossier en vue d'une reprise éventuelle de ses activités.Pas de quoi, a priori, freiner sensiblement l’essor de ces assemblées. Les conflits de leadership qui y règnent provoquent en effet des dislocations, puis de nouvelles branches qui attirent à leur tour de nouveaux adeptes...
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