Vivre au moyen de MABONZA
Ekoma nini? Mombongo!
Kinshasa, 17/12/2009 / Société
Les jeunes kinois sans emploi avec des titres de graduat et de licence, ont trouvé un palliatif pour rendre leur vie plus supportable, en se transformant en diseurs de la bonne nouvelle dans des endroits peu appropriés tel que les taxi-bus et marchés publics.
L’informel a rendu les Congolais très imaginatifs pour subvenir à ses besoins élémentaires. Ainsi, dans un pays où le chômage, le sous-impatiemment, le manque d’encadrement des jeunes à la recherche de l’emploi de la part des pouvoirs publics font cruellement défaut, à force de rechercher partout tous les moyens pour arriver à se nourrir convenablement, à s’habiller décemment, à se loger proprement, à se procurer correctement les produits élémentaires nécessaires pour la vie quotidienne.De guerre lasse, les jeunes kinois, des diplômés souvent, bardés parfois des titres de licence, ont trouvé un palliatif pour rendre leur vie plus supportable. En se transformant en diseurs de la bonne nouvelle dans des endroits peu appropriés pour cet exercice : les taxi-bus et les nombreux marchés publics. Sans en avoir pour autant la vocation. Question de survivre. La débrouille, donc.Amedi, la trentaine florissante, résidant dans un des quartiers périphériques les plus déshérités de la capitale, avoue : « J’ai un graduat de technicien, mais après avoir frappé à toutes les portes, je me suis résolu à devenir évangéliste itinérant dans les bus et taxi-bus. Au début, c’était pour obtenir de quoi manger, mais aujourd’hui, je sens que l’esprit divin est sur moi. Voilà pourquoi malgré moi, je ne me suis pris non pas au jeu, mais suis devenu un accro de la prédication dans les taxi-bus. Contrairement aux autres qui demandent l’offrande, j’attends que les volontaires le fassent de leur propre gré ».Il confesse qu’il pratique sa prédication-automobile depuis bientôt plus de 10 ans. Au cours desquelles il a connu des bons et de mauvais moments. Le meilleur souvenir qu’il garde de ses prêches est le jour où un passager est tombé à ses pieds pour lui que son prêche du jour correspondait avec un rêve qu’il a fait pendant la nuit.Matondo, lui, s’active dans un des grands marchés de la capitale. Il se lève aux premières heures de la journée pour rejoindre son lieu de prédication où, à la longue, il s’est adjoint deux auxiliaires. Ses longues années de prédication dans ce lieu, et sa réputation d’honnêteté lui ont valu l’estime des vendeurs et vendeuses qui viennent religieusement écouter ses prêches et communier à l’unisson avant de commencer leurs activités. Il faut reconnaître que le kinois, en dehors de sa forfanterie, est très croyant. Si pas crédule, car il croit facilement aux histoires des mami-wata, loups-garous, sorciers, occultistes dont il est d’ailleurs friand. Il en fait sa consommation habituelle en conversations journalières. Il ne faut pas oublier, que fervents croyants et pratiquants où pas, les kinois sont obnubilés par les affaires de spiritisme. Ce qui explique d’ailleurs leur affluence pour les séances de prière dans les stades où les différentes places publiques.Faut-il mettre en doute la sincérité de ces jeunes gens qui, tout au long de la journée, sillonnent les artères kinoises en prodiguant la bonne nouvelle aux passagers des taxi-bus ou bus ? Ou encore ceux qui, arpentent les allées des marchés pour ramener au seigneur les âmes perdues?Bien sur, il y a des brebis galeuses parmi ce troupeau. N’empêche, au sein de ce troupeau, il existe de gens honnêtes qui n’ont rien à envier à ces rassembleurs des foules immenses sur le boulevard triomphal. Ou encore dans des stades à coups de publicités tapageuses.Mais, au moins, parmi les évangélistes et pasteurs mobiles (des transports en commun et des marches), des solides vocations sont nées et ont donné naissance à des églises bâties sur « la pierre ». Cherchez-les à Kinshasa et vous les trouverez.Le Palmarès
Les jeunes kinois sans emploi avec des titres de graduat et de licence, ont trouvé un palliatif pour rendre leur vie plus supportable, en se transformant en diseurs de la bonne nouvelle dans des endroits peu appropriés tel que les taxi-bus et marchés publics.
L’informel a rendu les Congolais très imaginatifs pour subvenir à ses besoins élémentaires. Ainsi, dans un pays où le chômage, le sous-impatiemment, le manque d’encadrement des jeunes à la recherche de l’emploi de la part des pouvoirs publics font cruellement défaut, à force de rechercher partout tous les moyens pour arriver à se nourrir convenablement, à s’habiller décemment, à se loger proprement, à se procurer correctement les produits élémentaires nécessaires pour la vie quotidienne.De guerre lasse, les jeunes kinois, des diplômés souvent, bardés parfois des titres de licence, ont trouvé un palliatif pour rendre leur vie plus supportable. En se transformant en diseurs de la bonne nouvelle dans des endroits peu appropriés pour cet exercice : les taxi-bus et les nombreux marchés publics. Sans en avoir pour autant la vocation. Question de survivre. La débrouille, donc.Amedi, la trentaine florissante, résidant dans un des quartiers périphériques les plus déshérités de la capitale, avoue : « J’ai un graduat de technicien, mais après avoir frappé à toutes les portes, je me suis résolu à devenir évangéliste itinérant dans les bus et taxi-bus. Au début, c’était pour obtenir de quoi manger, mais aujourd’hui, je sens que l’esprit divin est sur moi. Voilà pourquoi malgré moi, je ne me suis pris non pas au jeu, mais suis devenu un accro de la prédication dans les taxi-bus. Contrairement aux autres qui demandent l’offrande, j’attends que les volontaires le fassent de leur propre gré ».Il confesse qu’il pratique sa prédication-automobile depuis bientôt plus de 10 ans. Au cours desquelles il a connu des bons et de mauvais moments. Le meilleur souvenir qu’il garde de ses prêches est le jour où un passager est tombé à ses pieds pour lui que son prêche du jour correspondait avec un rêve qu’il a fait pendant la nuit.Matondo, lui, s’active dans un des grands marchés de la capitale. Il se lève aux premières heures de la journée pour rejoindre son lieu de prédication où, à la longue, il s’est adjoint deux auxiliaires. Ses longues années de prédication dans ce lieu, et sa réputation d’honnêteté lui ont valu l’estime des vendeurs et vendeuses qui viennent religieusement écouter ses prêches et communier à l’unisson avant de commencer leurs activités. Il faut reconnaître que le kinois, en dehors de sa forfanterie, est très croyant. Si pas crédule, car il croit facilement aux histoires des mami-wata, loups-garous, sorciers, occultistes dont il est d’ailleurs friand. Il en fait sa consommation habituelle en conversations journalières. Il ne faut pas oublier, que fervents croyants et pratiquants où pas, les kinois sont obnubilés par les affaires de spiritisme. Ce qui explique d’ailleurs leur affluence pour les séances de prière dans les stades où les différentes places publiques.Faut-il mettre en doute la sincérité de ces jeunes gens qui, tout au long de la journée, sillonnent les artères kinoises en prodiguant la bonne nouvelle aux passagers des taxi-bus ou bus ? Ou encore ceux qui, arpentent les allées des marchés pour ramener au seigneur les âmes perdues?Bien sur, il y a des brebis galeuses parmi ce troupeau. N’empêche, au sein de ce troupeau, il existe de gens honnêtes qui n’ont rien à envier à ces rassembleurs des foules immenses sur le boulevard triomphal. Ou encore dans des stades à coups de publicités tapageuses.Mais, au moins, parmi les évangélistes et pasteurs mobiles (des transports en commun et des marches), des solides vocations sont nées et ont donné naissance à des églises bâties sur « la pierre ». Cherchez-les à Kinshasa et vous les trouverez.Le Palmarès
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