lundi 19 octobre 2009

MALEDICTIONS!

Ali Bongo: Mal élu, investiture boycottée !
Par Freddy Mulongo,
dimanche 18 octobre 2009
M. Bongo, costume noir, chemise blanche et écharpe rouge, a prêté serment, main gauche sur la Constitution et main droite levée, conformément aux dispositions de la Loi fondamentale. Ali Bongo, 50 ans, a promis de préserver l'héritage de son père, Omar Bongo décédé en juin, mais aussi de grands changements notamment sur la lutte contre la corruption et la pauvreté. La cérémonie a été ponctuée par 21 coups de canon.
Ali Bongo, nouveau président du Gabon.
Il succède à son défunt père Omar Bongo Ondimba, 41 ans au pouvoir. Photo Archive.Parmi les présidents présents figuraient Denis Sassou Nguesso (Congo), Joseph Kabila (République démocratique du Congo), Teodoro Obiang Nguema (Guinée équatoriale), Fradique de Menezes (Sao Tomé et Principe), Amadou Toumani Touré (Mali), Faure Gnassingbé (Togo), Thomas Yayi Boni (Bénin). Parmi les absents: Paul Biya du Cameroun, qui lors des funérailles d'omar Bongo Ondimba (41 ans au pouvoir) avait réussi à rapprocher Ali Bongo de sa soeur Pascaline Bongo, Idriss Deby est à Paris, il était reçu le même jour de l'investiture par le président Français Nicolas Sarkorzy, le centrafricain Francois Bozizé a préféré rester dans son palais à Bangui. Joseph kabila qui cumule les présidences de la Sadc et Ceac n' a pu mobiliser ses troupes. 7 chefs d'Etat sur 53, on peut dire sans se tromper que le menu est fretin pour une investiture présidentielle. La France, ancienne puissance coloniale, était représentée par son secrétaire d'Etat à la Coopération, Alain Joyandet.
La coalition des principaux candidats de l’opposition gabonaise qui a rejeté la validation, par la Cour Constitutionnelle, de l’élection d’Ali Bongo Ondimba, a boycottée la cérémonie d'investiture du vendredi 16 octobre 2009 .Mercredi 15 octobre 2009, des femmes gabonaises ont manifesté nues dans les rues de Libreville pour marquer leur désaccord. « Nous ne voulons pas du candidat que la Cour constitutionnelle vient de nous imposer », a déclaré Anita Lea Méyé de l’association « Cri de femme. » La partialité de la plus haute instance judiciaire gabonaise ne fait aucun doute dans son esprit. « Depuis dix neuf ans, la Cour constitutionnelle est au service du régime en place. Nous allons donc manifester tous les jours s’il le faut pour dire ‘non’ à ce deuxième coup d’Etat électorale », a dit Mme Méyé avant d’expliquer: « En Afrique, lorsqu’une maman maudit son enfant, elle se dénude. »
"Je jure de consacrer toutes mes forces au bien du peuple gabonais, en vue d'assurer son bien-être et de le préserver de tout dommage, de respecter et de défendre la Constitution et l'Etat de droit, de remplir consciencieusement les devoirs de ma charge et d'être juste envers tous. Je le jure!", a déclaré M. Bongo lors de la cérémonie solennelle d'investiture qui avait débuté peu avant 11H00 locales (10H00 GMT).
Il s'exprimait devant les députés, sénateurs, les membres de la Cour constitutionnelle et de nombreuses délégations comprenant des chefs d'Etat.
Impassible dans son costume paré de l'écharpe rouge, Ali Bongo a toutefois montré quelques signes d'émotion en perdant le fil des feuilles de son discours pour finalement improviser une conclusion en hommage à son père, décédé en cours de mandat alors qu'il était au pouvoir depuis 41 ans.
Se plaçant dans la continuité de Léon Mba, premier président du Gabon, et de son père, il a pris "l'engagement de s'inspirer et défendre en toutes circonstances cet héritage précieux", consistant notamment en "l'amour de la patrie, la paix, l'entente, la dialogue et le pardon"..
Le nouveau président s'est présenté comme un garant de la paix et de l'union, au-delà des clivages ethniques réapparus pendant la campagne électorale et auxquels il a fait allusion, sans jamais les citer.
Mais Ali Bongo a surtout promis des "réformes courageuses et ambitieuses afin d'opérer une véritable révolution (des) mentalités", évoquant lutte contre la corruption et meilleur partage des richesses dans un pays producteur de pétrole où le clientélisme et la corruption sont très répandus et dont la majorité de la population vit sous le seuil de pauvreté.
"Je veux un Gabon exempt de la corruption et de l'injustice. Je veux un Gabon où la justice est au service de tous", a-t-il martelé soulevant les applaudissements des invités au palais présidentiel.
"Je veux un Gabon où les plus méritants sont récompensés et où la sanction juste est infligée à ceux qui commettent des fautes", a-t-il poursuivi.
"J'ai bien compris qu'il y avait urgence d'agir vite pour redonner confiance et favoriser l'émergence d'un nouvel espoir. L'espoir de voir disparaître le chômage, la précarité et toutes les inégalités (...), l'espoir d'aller dans de bonnes écoles, se faire mieux soigner, d'être bien logé, de circuler sur nos routes en toutes saisons, de recevoir sa juste part des fruits et des richesses", a-t-il continué.Auparavant, le président de l'Assemblée nationale, Guy Nzouba Ndama, s'était placé dans la même logique. "Vous avez promis +paix, développement, partage+. Les politiques ont suffisamment ergoté: il faut transformer le quotidien de manière palpable".
M. Nzouba Ndama qui a cité Napoléon, Karl Marx, Félix Houphouët-Boigny ou Omar Bongo, a utilisé un proverbe africain pour résumer la situation d'Ali Bongo appelé à gérer l'héritage tout en menant des réformes: "+Celui qui suit les traces d'un éléphant n'a pas à se plaindre de la rosée+, mais à côté de ce nom (Bongo), il reste à vous faire un prénom".Et de prévenir des menaces pesant sur la politique du nouveau président: "D'une main, on vous exigera des réformes, de l'autre, on vous demandera de ne pas aller trop loin et de maintenir les équilibres antérieurs. La tâche est herculéenne."
L'opposition, qui conteste les résultats de la présidentielle tenue le 30 août et ne reconnaît pas la décision de la Cour constitutionnelle de valider l'élection d'Ali Bongo avec 41,79% des voix après examen de nombreux recours.

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