Esengelaki ba contrats oyo eleka na parlement liboso ya ko signer yango. Chaque fois bazuaka nyongo na kombo na biso sans que ba bong'ango esalisa biso na pasi. Pays etikalaka kaka na ba nyongo...
Les nouveaux contrats effrayent
(Jacques Kimpozo Mayala)
Nos compatriotes ne savent pas s’ils doivent jubiler ou craindre pour leur avenir, à l’annonce du partenariat que viennent de conclure le gouvernement congolais et des investisseurs chinois. Les domaines ciblés, à savoir routes, chemins de fer, hôpitaux, universités, logements, semblent s’inscrire dans la droite ligne de l’exécution des cinq chantiers du Chef de l’Etat. 6,5 milliards de dollars, a-t-on appris, vont être décaissés par la partie chinoise, en contrepartie des recettes d’exportation de deux minerais : le cuivre et le cobalt. En principe, dans 36 mois, tous les projets retenus dans le secteur des infrastructures de base seraient traduits en réalisations palpables.
Exigence des débats de clarification
Echaudés par les dossiers encore pendants des contrats souvent léonins présentement en pleine revisitation par une commission ad hoc dans le secteur des mines et des hydrocarbures, des observateurs de l’environnement économique national veulent comprendre les tenants et les aboutissants du nouveau « montage financier » congolo-chinois. Pour d’aucuns, l’offre d’une si précieuse opportunité de financement des infrastructures à travers le pays aurait dû faire l’objet des débats au sein des structures où siègent des élus du peuple congolais : Sénat, Assemblée Nationale et Assemblées Provinciales.
Au retour des vacances parlementaires des Sénateurs et Députés par exemple, l’on est en train d’apprendre des tas des choses sur les besoins de nos populations en termes de routes, voies ferrées, aéroports, ports, écoles, universités, hôpitaux, bâtiments publics, fermes, champs, étangs, barrages hydroélectriques, usines de traitement d’eau potable, industries de transformation, etc. Les rapports produits par les uns et les autres représentent des mines d’information susceptibles de mieux guider les décideurs politiques et les investisseurs dans le choix des priorités en rapport avec la reconstruction nationale.
Des débats au sein des assemblées délibérantes, à Kinshasa comme en provinces, et pourquoi pas dans les cercles d’intellectuels ( médecins, ingénieurs électriciens, mécaniciens ou en bâtiments, architectes, agronomes, etc) enrichiraient certainement le contenu des accords déjà ou à signer. Les échanges d’idées sont d’autant nécessaires que les priorités, en matière d’infrastructures, ne sont pas faciles à définir, au regard des urgences qui se présentent partout.
Il n’est pas trop pour les sénateurs et députés, actuellement en session, d’exiger un droit de regard sur des engagements qui hypothèquent des richesses de notre sous-sol à la hauteur de 6,5 milliards de dollars USD, pour une durée de remboursement de la dette non précisée.
Quel désenclavement ?
Des millions de compatriotes s’interrogent sur la philosophie qui guident les signataires des accords avec les Chinois au sujet du désenclavement du pays. En matière de routes par exemple, plusieurs chefs-lieux de provinces voisines restent coupés les uns les autres : Bandundu avec Kinshasa, Mbandaka et Kananga ; Mbandaka avec Kisangani ; Kisangani avec Kindu, Goma et Mbuji-Mayi ; Kananga et Mbuji-Mayi ; Lubumbashi et Bukavu., etc. Un réseau routier interconnecté, dans la configuration d’une véritable « nationale », serait le début d’un désenclavement digne de ce nom.
Quant aux voies ferrées, l’heure doit être non pas à leur réhabilitation mais plutôt à la construction de nouvelles lignes des chemins de fer. En effet, il n’est un secret pour personne que l’écartement actuellement en usage en RDC, inférieur à 1,20 mètre, est largement révolu. Un peu partout dans le monde, l’écartement standard tourne autour de 1,80 mètre. Techniquement parlant, il faut rénover entre Kinshasa et Matadi, entre Lubumbashi et Ilebo, entre Lubumbashi et Kindu, entre Ubundu et Kindu, entre Bumba et Mungbere.
Par ailleurs, il faudra acheter de nouvelles locomotives ainsi que de nouvelles voitures, dans le genre TGV, capables de relier Lubumbashi ou Beni à l’Océan en une journée. La faible moyenne de vitesse des trains congolais, dont certains ne dépassent pas 50 kilomètres à l’heure, à cause d’un écartement qui ne garantit pas la stabilité des convois, est loin de rencontrer l’objectif d’un vrai désenclavement.
Demi-continent, la RDC a besoin de trains capables de faire déplacer, sur de longues distances et en temps record, d’importantes quantités de marchandises et un grand nombre de personnes. Est-ce que cette donne est prise en compte dans le partenariat passé avec les Chinois ? Ce n’est pas sûr.
Vers de nouveaux contrats léonins ?
Certains analystes pensent qu’avant de se lancer dans des nouveaux montages financiers avec des Etats ou des particuliers, le gouvernement congolais aurait pu attendre les conclusions des travaux de ses experts sur les contrats miniers et pétroliers qui continuent de poser problème. Ce qu’il faut craindre pour le moment est qu’on se rende compte, sur le tard, que le pays s’est engagé aujourd’hui dans une voie qui pourrait lui coûter cher dans 20 ou 30 ans.
L’expérience a démontré que chaque fois que les décideurs congolais négocient des milliards de dollars en faveur du pays, celui-ci est rarement gagnant. D’où, pour éviter les erreurs du passé, il serait prudent de soumettre à la critique des spécialistes désintéressés, les contrats annoncés avec fracas, dans le secteur des infrastructures, sous le couvert des 5 chantiers du Président de la République. Transparence et bonne gouvernance exigeraient que tout ce qui engage les intérêts du grand nombre soit discuté sur la place publique, dans le souci de préserver l’avenir collectif.