vendredi 3 août 2007

Une femme a vu la tombe de feu son époux, enterré en 2006, transformée en fausse septique

Congolais atikala na valeur ata moke te. Ezala bato ya bomoyi ezala oyo bakufa, dignité eza te. Moto bakundi kaka na 2006 awa, lilita naye ekomi libulu ya WC mpe batongi ndako wana!

Journée dédiée aux morts

Le cimetière de Kinsuka en voie de disparition

Par DIOSSO OLIVIER

Le cimetière de Kinsuka, dans la commune de Mont Ngafula, désaffecté officiellement depuis 2002 par un arrêté de Théophile Mbemba, alors ministre de l’Intérieur, tend à disparaître. Seules les tombes construites au bord de route qui va à Mbudi sont visibles. Les autres à l’intérieur du cimetière ont été profanées. Elles ont soit perdu leurs croix en béton, soit ont été complètement rasées. A la place, ont été érigées des constructions dont les unes ont été démolies sur ordre de Laurent Batumona, alors vice-gouverneur et les autres «épargnées».

Il n’a pas été donné à tout le monde qui s’y est rendu le 1er août, journée dédiée aux morts l’avant-midi et aux parents l’après-midi, de se recueillir devant la tombe d’un proche, de faire la propreté du lieu et d’y déposer une gerbe de fleurs. Simplement parce qu’on n’a pas pu retrouver l’endroit où a été inhumé le défunt. Les profanateurs ayant soustrait la croix pour en retirer les barres de fer à revendre. Sans oublier les constructions qui ont envahi ce lieu de repos éternel et le travail de démolition accompli par les bulldozers de l’Hôtel de ville en 2006.

A noter qu’une femme a vu la tombe de feu son époux transformée en fausse septique. Elle a crié au scandale en pleurant de nouveau celui qui fut son mari, les gerbes de fleurs en mains. Ne sachant où les déposer. Pourtant, a-t-elle fait remarquer dans ses jérémiades, l’enterrement a eu lieu en 2006, suivi, quelques mois après, de la construction de la tombe. Une autre a fait le même constat amer. Là où a été enterrée sa mère a fait l’objet d’une vente. Un champ de manioc a remplacé les tombes qui étaient dans les environs, y compris celle de feue sa maman. Piquée par une sainte colère, elle s’est mise à tout raser au moyen de sa machette.

Par ailleurs, il convient de signaler que l’administrateur du cimetière continue à percevoir les frais d’inhumation, à en croire les plaignants. D’ailleurs, la même journée du 1er août vers midi, un enterrement d’un petit enfant a eu lieu dans ce cimetière. Cela en dépit de sa fermeture officielle. Interrogé, un des membres de famille du disparu a indiqué qu’ils ont reçu, la veille, l’autorisation de l’administrateur après paiement des frais exigés.

A en croire les voisins d’en face du bureau du cimetière, il n’est pas impossible que le responsable de ce site soit au courant de tout ce qui s’y passe. Ils relèvent, entre autres, les cas des morts enterrés dans le caveau ayant servi de tombe quelques deux ou trois ans avant. Tout se prépare lorsque le croque-mort, avec la bénédiction de l’administrateur, s’arrange pour travailler seul bien avant l’enterrement. Il creuse jusqu’à quelques centimètres du premier cercueil après avoir arraché la croix à vendre. Le nouveau corps est mis en terre, avec une autre croix portant un autre nom. Ce genre de situation a désorienté bien des gens le 1er août.

A tout prendre, le désordre est entretenu, l’autorité urbaine est interpellée.

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