dimanche 29 mars 2009

Les tracteurs de marque Caterpillar démolissaient des maisons

Message de mama Annie
Ndeko ngai ndeko na bino nasuki pasi ya boye tala nanu ata yo moko ndeko makambo ezo leka na mboka oyo biso toza ba congolais to ba rwandais ndeko soki na koki kozua adresse physique ya lisanga oyo naya ko expliquer epuis naya na ba documents nionso legalisés na hotel de ville ndeko pasi pasi pasi ba zongisi ata 1 likuta te

DEMOLITION MECHANTE
Mpo na nini kosala ba ndeko na biso motindo boye! Makambo ya malonga oyo bokoki kobongisa boyebi te kaka koboma oyo baninga batongo? Ba ndako kitoko boye!
Des maisons démolies sans notification à Kasa-Vubu
Mercredi aux environs de 10 heures, c'est un monde agité que nous avons vu dans le site appelé communément Koweït dans la commune de Kasa-Vubu.
Le mardi 24 mars 2009 'ÉTAIT le décor d'un site apocalyptique. Des valises sur la tête, des biens sur des chariots ou des brouettes, les habitants de ce site déménageaient. Les uns sur la toiture pour récupérer quelques tôles, les autres dégageaient avec des outils de fortune portes et fenêtres de leurs cloisonnements, d'autres encore tentaient de récupérer des fils électriques. Tout se faisait à la hâte pour sauver ce qui pouvait l'être. Un peu plus loin, quatre tracteurs de marque Caterpillar démolissaient des maisons à tour de rôle. Les chauffeurs obéissaient aux instructions et ils n'avaient pas de temps à perdre dans des discussions. Koweït est divisé en trois sites dénommés Koweït, IEM et Fonames. Le site Koweit situé à côté de la concession des Kimbanguistes a été démoli le samedi 14 mars. Mercredi les deux sites restants, situés à côté de l'Institut d'enseignement médical et de l'Ecole de prière de l'abbé Kibwila , ont subi le même sort.
« Nous n'avons pas été notifiés, ni indemnisés… » Résidant au numéro 7 de l'avenue Mbimi, dans le site IEM, Masamuna Willy a déclaré : « Nous n'avons pas été notifiés pour la démolition et nous n'avons pas été indemnisés. Nous sommes obligés de quitter nos maisons par la force ». De coquettes maisons et villas, des maisons basses et en étages, ont été construites dans ces trois sites, contrairement à ce qu'aurait dit le ministre Pierre Lumbi, qui soutient qu'il n'y aurait dans ce site que des bicoques. Ella Wonganombe habitant au numéro 5 de l'avenue Mbimi, juriste, a brossé l'historique de ce dossier. « Il y a un arrêté d'expropriation signé depuis le mois d'août 2008 par le ministère de l'Urbanisme et Habitat, a-t-elle signalé. Ledit arrêté contient trois articles qui indiquaient clairement qu'il y aura notification, indemnisation après évaluation de la construction et un préavis de 15 jours pour déménager. Les 400 maisons situées dans ces sites, 24 maisons au site Koweit, 32 à l'Iem et 12 au Fonames étaient considérées comme étant en règle pour connaître l'application dudit arrêté ministériel. Et cela en tenant compte du certificat d'enregistrement ou du contrat de location délivré par l'Etat. Les propriétaires des autres maisons qui n'avaient pas ce genre des documents suite à la lourdeur administrative de la Rd Congo vont donc tout perdre ». « La loi n'a pas été respectée… » Rien n'a été respecté pour une bonne application de l'arrêté ministériel ci-haut mentionné, a indiqué la juriste.
Au site Koweit, le gouvernement a indemnisé les personnes qui y avaient construit des maisons mais de quelle façon ? Beaucoup de propriétaires n'ont pas été indemnisés comme il se doit. Quelques uns ont reçu 50.000 dollars américains contre 300.000 suivant l'expertise des agents dépêchés par le gouvernement sur le terrain. La maison de Ella Wonganombe a été évaluée à 220.000 dollars américains. « Les tracteurs sont là pour la démolir et je n'ai rien perçu, a-t-elle affirmé. Les policiers ont dit qu'ils ont reçu l'ordre de casser d'abord, puis les gens vont ensuite aller se plaindre à la Primature, car l'hôtel de Ville n'est qu'un simple exécutant ». C'est le matin que le chef des opérations, un agent du ministère provincial du Plan qui répondrait au nom de Jésus Lorenzo s'est présenté pour annoncer le début de cette opération de démolition aux habitants, en leur demandant de faire sortir leurs biens car ils allaient tout raser, a déclaré Ella Wonganombe. Avant de faire remarquer : « j'ai reçu des fonds pour démolir les maisons et non pour indemniser ». Ainsi, tout était sens dessus dessous dans la parcelle de la juriste : livres, télévision, chaises, tôles, réchaud, clous, photos, casseroles, assiettes… La juriste nous a signalé que d'après Me Mutombo Bakafwa Nsenda, alors ministre de la Justice et droits humains, l'ensemble des maisons de ce site reviendrait à 20 millions des dollars. Le gouvernement Muzito n'a débloqué que 1.500.000 dollars Us pour indemniser les propriétaires. 1 million aurait été débloqué pour ce faire. Ce qui reste n'est pas suffisant pour indemniser les autres. La juriste déménageait mais sans savoir où elle allait passer sa nuit. C'est la situation de plusieurs compatriotes soumis à rude épreuve en une journée. Contraints par les tracteurs à sauver ce qui pouvait l'être et faisant une course effroyable contre la montre, personne n'a eu le temps de pleurer.
Il y a eu des arrestations
On rapporte que plusieurs personnes ont été arrêtées le matin par des policiers pour résistance à l'ordre. Parmi les personnes appréhendées, l'on a cité un directeur de la RVA, répondant au nom de Ngangu Mathieu et le fils du défunt chef coutumier Lingwala. L'épouse du directeur de la RVA dont la maison est située sur l'avenue Mbimi, a déclaré avoir été relâchée par la suite. Relâché lui aussi, le fils du chef coutumier était près de son ancienne résidence pour faire accélérer les travaux de récupération des biens. Il a confirmé son arrestation et sa comparution au camp Kokolo où il a été conduit avant d'être relaxé. Pour le premier lieutenant Kayi Lingwala Michel, cette arrestation relève d'une incompréhension des policiers. « Mon fils aîné voulait se suicider à l'arrivée des policiers. Avec un couteau à la main, il est rapidement sorti de la maison pour se donner la mort devant les policiers pour protester contre la démolition. J'ai suivi mon fils pour l'empêcher de commettre cet acte. C'est au moment où je mettais la main sur mon fils que les policiers nous ont arrêtés. J'ai expliqué les faits au camp Kokolo et j'ai été relâché ». « Dans cette démolition, je perds quatre maisons, a déclaré l'officier Lingwala, je n'ai pas été notifié ni indemnisé ».
Le malheur des uns…
Des militaires, des jeunes des quartiers environnants sont actifs sur ces sites. Dans le site Koweit déjà détruit, ils récupèrent des barres de fer, des fils électriques abandonnés par les propriétaires. Ce qui est triste, c'est le fait de voir ces jeunes gens se ruer sur les biens des propriétaires au moment où ces derniers tentaient de les sauver. Quelques uns ont même été interpellés. Deux militaires au site Koweit, ont signalé que les propriétaires de ces maisons ont été notifiés, indemnisés et avisés depuis trois mois, mais ils ne voulaient pas partir. A la question de savoir où était le chef des opérations, un policier a indiqué qu'il était dans une Jeep Defender de la Police nationale qui était entrée dans le site en démolition avec une sirène. Avec une lance-voix, un policier s'adressait à ceux qui étaient sur le site en ces termes : « Oyo azali na mosala awa te abima. Moto moko te azali likolo ya l'Etat » (Que celui qui n'a rien à faire ici quitte les lieux. Personne n'est au-dessus de l'Etat ».
Jean- René BompolongaKinshasa, 24/03/2009 (©Le Phare/MCN, via mediacongo.net)

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