Des filles porteuses de téléphones Vip deviennent de plus en plus nombreuses

Okomono bana basi baza kotambola na ba téléphones portables ya talo makasi, esika basalaka eyebani te, mbongo ebele ebele boye bazuaka wapi? Yo moboti, soki omoni muana nayo ya muasi akomi kotambola na portable ya talo esengeli otuna ye esika euti. Soso aliaka eloko oyo ekokani na mongongo naye...

Le paradoxe des téléphones portables Vip

La ruée des filles kinoises culpabilise les parents mais enchante les opérateurs économiques

samedi 7 juillet 2007, NUMERO

Depuis quelque temps, le besoin de communiquer rime avec l’envie, pour les usagers du téléphone portable, d’imposer leur choix parmi la gamme de téléphones les plus coûteux. Dans les rues et les places de grande affluence de Kinshasa, des filles porteuses de téléphones Vip deviennent de plus en plus nombreuses. Cette réalité contraste parfois avec le niveau de la courbe sociale à laquelle celles-ci s’identifient. Les limiers de L’Avenir ont recueilli des avis, qui convergent par la place que l’opinion accordent à l’autorité, depuis lors flexible, des parents.

Héritier Kabongo (Informaticien Groupe L’Avenir)

" A mon avis, les jeunes femmes qui sont passionnées pour le téléphone portable Vip font du trafic d’influence. Papa Wemba, dans sa chanson intitulée " Kaokokokorobo ", a dit : " influence ya coup d’œil ".Ces jeunes femmes cherchent à acquérir des choses frappantes, pour être à la page. Le danger serait qu’elles sont promptes à répondre à toute sollicitation, pour satisfaire cette passion. Car pour elles, c’est ça qui fait la femme ".

Papa Jean Mamona (Agent de sécurité Fec-Pme)

« Une jeune fille qui veut satisfaire ce désir, est tentée de céder à n’importe qui, pourvu que celui-ci soit en mesure de lui donner cette promesse-là.

Il y a danger, car une fille peut faire venir nuitamment un concubin dans sa chambre à coucher, sous le toit parental. Et, le cas échéant, si cet homme est membre d’une bande, il pourrait s’amener avec des malfaiteurs, et laisser la porte de la maison ouverte. Pendant que lui, il s’occupe des plaisirs nocturnes de votre fille, ses complices opèrent. Il est écrit dans la Bible que le voleur ne vient que pour dépouiller.

Car le voleur et l’escroc sont des visionnaires. Il est souhaitable que les parents se battent pour la promotion d’un téléphone familial à la portée des enfants, et un téléphone individuel. A la tombée du jour, dans un cadre du dialogue familial, le père peut contrôler les appels reçus et leurs destinataires. C’est comme cela que les parents collaborent avec l’école, par le cahier de communication de l’élève interposé ".

Mme Odile Tumonakiese (Papeterie Sycomore/Gombe)

Le danger est que la fille est tentée de multiplier de partenaires, pour satisfaire ce désir. C’est l’influence du milieu qui apporte cette semence d’envie dans nos familles respectives. Ceci est une raison de plus, pour que chaque parent veille sur le réseau d’amitiés et le type de relations qu’entretient sa fille. Voilà pourquoi, j’exhorte les parents à sortir de l’incompétence qui les hante. Puisque beaucoup d’entre eux ratent l’éducation de leur fille, dès le bas âge."

Guylain Youssouf (opérateur divers)

" Ces filles qui ont de la passion pour le téléphone Vip, sont assimilables aux adeptes du diable. Même si elles n’ont pas de possibilités financières, elles sont capables de détruire tout au passage, pour atteindre leur visée. Pour les filles qui ne sont pas encore à l’âge de faire la rue, je conseille aux parents de veiller, en prodiguant beaucoup de conseils. Car la lutte est âpre à cet effet. Notre ville vit une situation post-conflit, où beaucoup de gens, nationaux comme étrangers sont prêts à offrir beaucoup à de telles filles. Mais nul ne sait leur condition sérologique ! "

Alain Matugulu (gardien en chef, Groupe L’Avenir)

" Cette situation rime avec le mental collectif des femmes de Kinshasa, jugé problématique. Chacune veut faire la taille, et se mesurer à l’autre. D’où, l’orgueil, le complexe, la prostitution, le conformisme. Elles fonctionnent comme ça. Feue la chanteuse Mpongo Love a dit dans une chanson : " Bi suivra suivra, bisengo ya mokili esilaka te o " (Entendez : le suivisme n’est pas une pratique sage. Car les plaisirs de ce monde demeurent, mais notre vie est passagère.)

Moke Mawala (opérateur cabine téléphonique)

Il n’y a pas de danger à cette ruée des kinoises vers le téléphone portable Vip. Car très souvent, elles sont friandes des paramètres connexes qui sont programmés dans ce genre de téléphones : jeux, photographie, vidéo, etc. En termes clairs, ces filles veulent se distinguer des autres, en faisant valoir leur propre rang social. Dans tout cela, les premières cibles sont les hommes. Car il y a aussi une intention inavouée d’en pousser les plus obstinés à vouloir découvrir l’identité de " la fille en question ".

Paul Ndembu (agent du service production, Groupe L’Avenir "

" Cette mouvance fait couver un danger lié à l’inclination, pour une fille, à vivre au-delà de ses possibilités : la prostitution, le vol, l’escroquerie, la mendicité, et d’autres petites vertus.

Des parents sont dépassés par cette bousculade qui leur passe par-dessus la tête. Bien au contraire, beaucoup de parents encouragent ce qu’ils perçoivent comme un motif de fierté familiale. Que les mineures ne se laissent pas éberluer par ces flux et reflux d’une génération corrompue. "

G. BOY