Assassinat et persécution des prêtres au Nord-Kivu : l’Eglise catholique de Goma dans la tourmente.
Laurent Nkundabatware opère tous ces crimes à ciel ouvert, dans une impunité totale et absolue, avec la bénédiction, les encouragements et les applaudissements frénétiques de son frère et ami Hyppolite Kanambe, alias « Joseph Kabila ».
La partie Est de la RDC, et surtout le Nord-Kivu, a été le théâtre des conflits interethniques en 1993 avant d‘être la porte d‘entrée de la guerre dite de libération du Congo en 1996 par l‘AFDL.
Depuis lors, la situation socio-politique de cette contrée reste marquée par une insécurité qui fait tant de victimes, insécurité causée par la présence des forces armées opposées et constamment en lutte.
Etant donné que les luttes elles-mêmes sont par ailleurs attisées par la haine et l‘exclusion entre diverses tribus, les conséquences sont aussi nombreuses et néfastes:
-enlèvements et disparition forcée des personnes: beaucoup de cas bien identifiés et connus , passés tout comme récents, seraient à signaler.
-pillages, parfois organisés et criminels.
-déplacement des populations par suite des combats et par peur des exactions.
-paupérisation continuelle des mêmes populations et, partant, incapacité de scolariser les enfants et de supporter les soins médicaux.
-tueries et même massacres de grande envergure: beaucoup de villages sont menant peuplés plus par des veuves et des orphelins.
Dans cette situation dramatique, les consacrés n‘ont point été épargnés. Au contraire ils ont souvent été ciblés on dirait, voire éliminés sans aucune autre forme de procès ultérieure.
Nous pouvons citer les Abbés Conrad Ndyanabo à Mutongo, Bénoît Nirere et quatre sœurs de Saint Vincent de Paul à Jomba dont Collette Vunabandi, Préfet de l’Institut Virunga de Jomba, Paul Juakali à Mweso, Emmanuel Nsengiyumva et diacre Charles Kanyamanza à Nyakariba, Constantin Gatuku, André Munyankuyo et une autre sœur de Saint Vincent puis Isidore Munyanshongore à Buhimba. Tous ont été victimes des tueries aveugles et barbares qui, hélas, ne cessent d‘endeuiller les populations de cette contrée d‘une manière ou d‘une autre.
Deux prêtres missionnaires bien connus ont dû quitter le diocèse dans la précipitation car poursuivis et menacés. Ainsi, le Père Laurent des Missionnaires d‘Afrique qui a osé révéler les massacres perpétrés dans les camps des réfugiés rwandais d‘alors où il se rendait parfois pour l‘apostolat, s‘est trouvé recherché et traqué par les militaires AFDL maîtres de la situation à l‘époque. S‘étant trouvé sans aucune défense, il échappa et partit par une voie lui tracée par la seule Providence. Dans le même contexte, le Père Francesco des Missionnaires Xavériens reçut l‘ordre de quitter Goma sinon le Congo dans moins de 24 heures à cause seulement de son franc-parler sur des situations dont il dénonçait l‘injustice et il partit dans les mêmes conditions.
Des abbés se sentant en insécurité sont partis également en cascade les uns après les autres et en ordre dispersé. C‘est le cas des abbés Herman, Pascal, Robert qui se trouvent en Europe et des abbés Sylvain, Guillaume, Jérémie et Maurice qui seraient à Kinshasa. Quant aux départs, plus récents encore, des prêtres Ildefonse, Jean Damascène, Canisius, Vivien témoin gênant de l’assistanat de Richard Bemeriki sont plutôt un signal de révolte contre un malaise qui règne dans le Diocèse et qui, ne changeant pas, bien au contraire, ne saurait être supporté au delà des certaines limites. Monseigneur Ngabu, évêque du Diocèse parfaitement au parfum de tout ce qui se passe en porte une lourde et ignoble responsabilité.
Il est très malheureux que les assassinats comme les départs des prêtres aient souvent été interprétés en fonction de leur appartenance ethnique ou leur origine devenues, hélas, critère de base en tout jugement même au sein de l‘Eglise et il y a de quoi.. De toute façon, les enlèvements et les tueries sélectifs dans la région avec complicité ou dénonciation dans la plupart des cas démontrent et justifient bien ce critère. Aussi, le cas des prêtres assassinés ou obligés à l‘exil pour la plus part appartenant à plusieurs ethnies autres que tutsi est un tableau noir pour une Eglise locale qui malheureusement et continuellement assiste, impuissante, à sa propre „destruction“ et constamment accusée à tord où à raison, ça dépend des cas non vérifiables ou vérifiables, d‘y avoir grande part de responsabilité. On dirait, non sans tristesse et déception, une autodestruction programmée! Comme quoi, après Monsieur Ngabu, ce serait le déluge.
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