mardi 5 juin 2007

Le Franc dix ans après, qu’en pensent les Congolais?


Exaequo le match franc congolais/devise, le marché recherche indistinctement les deux coupures, signe de grande confiance pour la monnaie nationale. PHOTO LE SOFT NUMÉRIQUE.

Le Franc dix ans après, qu’en pensent les Congolais?

MISE EN LIGNE LE 2 JUIN 2007 LE SOFT INTERNATIONAL N°908 DATÉ 1ER JUIN.
Le Franc r-dcongolais connaît une nouvelle appréciation. À la pompe, on vous réclame depuis peu 480 FC/1 dollar contre 560 FC il y a encore un mois.

Si la saga de la monnaie r-dcongolaise nous était contée, elle se résumerait à plusieurs changements intervenus au cours de son évolution. Pays constamment en guerre, la R-dC aux mille crises, malade d’une économie extravertie, a connu plusieurs mutations. Il y a eu la démonétisation qui fit se suicider nombre d’opérateurs économiques mais aussi les dévaluations (mensuelles, hebdomadaires, journalières et secondières), etc., tout est tombé sur la monnaie nationale.
Et on a appris - notamment à Kinshasa et dans les grandes agglomérations - à vivre au... taux du jour, à la mode du pays - pardon - de la monnaie.

Face aux désordres récurrents de notre monnaie qui a consacré plusieurs zones monétaires, la population faisait plus confiance à la devise étrangère qu’à la monnaie locale qui connut plusieurs noms valorisants comme dévalorisants: Maze (50z) pour valoriser mais aussi Mokomboso (50.000z) ou Dona Beja (5.000.000z), Prostate (100.000z) qui fit face aux foudres d’Étienne Tshisekedi wa Mulumba, ou encore le «nouveau zaïre Birindwa», du nom de son géniteur zaïro-libano-argentin.
La monnaie nationale ne sécurisait personne et, a contrario, disposer d’une devise étrangère dans son porte-monnaie ou chez soi était le plus sûr moyen de trouver quoi acheter le lendemain avec son billet de banque.
La monnaie locale servait à la consommation immédiate dans les milieux bien précis, plus tôt qu’à l’épargne.
Dorénavant, ce sont les cambistes dont la place forte sera la «Place du Château» au centre des affaires ou le marché des voleurs ou encore l’esplanade de l’ambassade de Belgique et de l’immeuble de «la Rigueur» qui seront dans ce domaine de la monnaie maîtres après Dieu.

Face au marché des biens de consommation en R-dC, 58,2% des R-dCongolais ne sont pas fiers de classer le Franc dans leurs porte-monnaie car les billets gonflent inutilement le porte-monnaie sans permettre aucune sérieuse transaction.
«Ne lui demandons pas de faire l’impossible dans un pays comme le nôtre où beaucoup de facteurs indépendants de la Banque Centrale déstabilisent le bon parcours de la monnaie». Parmi ces facteurs, on cite les rumeurs, la guerre, le manque de production…
Il reste 24,7% des enquêtés pour dire que le bilan du Gouverneur est négatif «étant donné que le taux a largement augmenté depuis la création du Franc Congolais».
Le pays souffre d’une carence en coupures, celles qui sont en circulation sont trop vieilles et cancérigènes.
Les Congolais pressent ainsi la Banque Centrale de mettre sur le marché des coupures plus grosses. À la Banque Centrale, on se dit prêt...

LA DIRECTION DU SOFT INTERNATIONAL.
lesoftonline.net 02/06/2007

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