mercredi 27 juin 2007

Commune de Bandalungwa: deuils, même des communes lointaines, sont centralisés sur l’avenue Lubumbashi à Bandalungwa

Tapages nocturnes et nuisances sonores des veillées mortuaires à Bandalungwa
(Joachim Bongeye w’Esongola Matondo)


Ce qui se passe dans la commune de Bandalungwa est loin de cadrer avec la volonté du peuple congolais dans son aspiration légitime de voir s’installer l’Etat de droit au pays.
En effet, depuis un certain temps, il s’est installé une tradition extraordinaire, jamais vécue auparavant dans les us et coutumes des populations de la ville-province de Kinshasa en général, et celles de la commune de Bandalungwa en particulier : deuils, même des communes lointaines, sont centralisés sur l’avenue Lubumbashi à Bandalungwa. Les jours de pic, il arrive qu’on enregistre 6 à 7 veillées funéraires, chacune alignant un orchestre, des tam-tams, bref des décibels pleins les tympans et bonjour le boucan. De sorte que nul ne peut plus dormir tranquillement et qu’aucun enfant ne peut faire ses devoirs en toute quiétude.


Protestation des habitants de l’avenue Lubumbashi

Devant cette situation qualifiée de « calvaire », les habitants de l’avenue Lubumbashi ont protesté. Pour formaliser leur réaction, les résidents concernés de cette avenue ont adressé une correspondance datée du 28 décembre 2006 à l’autorité communale. Dans ladite correspondance, ces administrés de la commune de Bandalungwa réclamaient la réglementation de ces manifestations funéraires. Voulant justifier cette pratique, les autorités municipales, en l’occurrence la Bourgmestre d’alors, Mme Makayabu et son adjoint, Fidèle Mpayi (ndlr : ce dernier assume actuellement l’intérim de la titulaire suspendue pour autre raison), réagissent à travers la presse audiovisuelle nationale. Pour cette population, « cette pratique percutante et nuisible », déclare une jeune fille résidente de ladite avenue et finaliste des prochains examens d’Etat, avant qu’un autre voisin ne clament : « c’est le règne de l’impunité et de la récréation qui continue » a-t-il renchérit. Se confiant également au phare, Mme Mbuyu Kwedolo Patience, une des résidentes concernées de l’avenue Lubumbashi, affirme ce qui suit : « les deuils survenants dans les autres communes sont centralisés à Bandalungwa sur l’avenue Lubumbashi, face à nos habitations ». Poursuivant son propos, Mme Mbuyu, visiblement désespérée et ne sachant à quel saint se vouer, ajoute : « est-il normal que ces autorités communales puissent fouler aux pieds les droits les pus élémentaires de leurs administrés que nous sommes ? Nous estimons quant à nous que nos droits priment sur les intérêts égoïstes de ces autorités » a-t-elle martelé.
Devant la gravité de la situation caractérisée par ce que ces habitants estiment « le piétinement de leurs droits fondamentaux », notamment le droit à la santé, à la tranquillité, au repos, à un environnement salubre, à l’inviolabilité de leurs propriétés privées lors de ces veillées funéraires, à une bonne éducation et aux loisirs pour leurs enfants, les résidents concernés ont adressé une pétition au Gouverneur de la ville-province en date du 5 janvier dernier. C’est ainsi que dans le cadre du principe de la continuité des services publics, ces victimes s’en remettent au nouveau Gouverneur de la ville-province de Kinshasa, André Kimbuta Yango, pour « ordonner la cessation immédiate des tapages nocturnes exagérés et nuisances sonores en vue de préserver la tranquillité et la santé des résidents de l’avenue Lubumbashi et de permettre à leurs enfants de s’adonner quotidiennement à leurs devoirs à domicile », conclut la pétition.

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