Combats de rue à gogo
Matete : Razzias et combats de rue à gogo !
(Tshieke Bukasa)
Reconnue comme l'une des zones chaudes de la capitale, Matete, surnommée " Onu britannique ", confirme sa triste réputation au regard des scènes de violence qui s'y déroulent au quotidien. La nouveauté réside maintenant dans l'organisation des " Kuluna ", sorte de razzias planifiées et exécutées en plein jour par des jeunes-gens versés dans les arts martiaux. Ceux-ci sont regroupés au sein des écuries portant divers noms de guerre : Zoulous, Armée noire, Soweto, Dragons forces, Bureau 2. Leurs victimes de prédilection se recrutent dans les rangs des vendeurs et vendeuses opérant le long des routes. Armés généralement d'outils tranchants et bâtons, ces professionnels du pillages cassent et emportent tout sur leur passage : chaises en plastique, bassinets de pain, argent, etc. Les paisibles passant qui ont le malheur d'être sur leur chemin sont tout simplement dépouillés de leurs biens (téléphone portable, bijou, porte-monnaie, etc.).
Les adeptes des opérations " Kuluna " justifient leurs actions de représailles par le souci de venger un des leurs " durement traité " (tabassé, arrêté ou menacé) dans un autre quartier.
La semaine qui vient de s'écouler a été très riche en combats de rue à Matete. Le jeudi 12 avril, des jeunes venant des quartiers Pululu et Baboma ont organisé une expédition punitive dans les quartiers Batandu, Viaza, Maï-Ndombe et Banunu, rossant sérieusement toute jeune personne, voire des adultes, identifiés comme résidents des quartiers précités. Le vendredi 13 avril, des jeunes de Ngilima, rejoints par ceux d'Anunga, sont allés " corriger " ceux de Kunda et Ngufu. Ici de la bataille n'a pris fin que grâce à l'intervention des policiers qui se sont éparpillés sur le lieu en tirant des coups de feu en l'air. Malheureusement, c'est une balle perdue qui est allé faucher gratuitement un père de famille, habitant le quartier Kunda.
Le même jour, dans un autre quartier, un des leaders des clans qui terrorisent Matete, un nommé Mobondo, a blessé grièvement à coup de machette 3 personnes lors d'une descente. Quant à son compère, Bengazi, qui règne en souverain absolu à Pululu angoisse tous ceux qui se retrouvent sur sa route.
Tous ces actes de violence mettent mal à l'aise tous matetois censés qui ne peuvent plus exercer tranquillement leurs activités commerciales, voire organiser une petite fête en toute sérénité, à moins de faire appel à d'autres anti-gangs pour se faire sécuriser. Et ce sont des moyens financiers supplémentaires à engager…
Face à ces abus, la population pointe encore et toujours un doigt accusateur à l'endroit des policiers qu'ils jugent complaisants, voire complices vis-à-vis des délinquants. " Ils arrivent toujours en retard pour intervenir alors que leurs conteneurs ne sont pas loin. D'ailleurs, eux-mêmes nous arrachent nos téléphones cellulaires, lors de rencontres nocturnes et appellent cela ''premier soin''" témoigne un Matetois.
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