mardi 24 avril 2007

Disparition d’un corps de la morgue de Kintambo

Likambo eza buro! Bakolo mowei baye koluka ebembe na bango bakuti yango te! Bato ya lopitalo ya Kintambo babandi kobeta monoko, ebembe eza komonono te, basi bakundaki yango na bato mosusu! Bakokende kokundola yango to boni?
MEV

Disparition d’un corps de la morgue de Kintambo
Les autorités de l’hôpital confondent la rumeur

La rumeur qui s’enfle sur la disparition d’un corps féminin de la morgue de Kintambo, n’a pas laissé indifférentes les autorités de l’hôpital. Un entretien avec la presse, jeudi dernier, leur a permis d’apporter de la lumière autour du problème. Il s’agit, ont dit les autorités, d’un cas de confusion qui revêt du reste un caractère accidentel, plutôt que d’une disparition. Les services concernés se sont activés, autant qu’ils ont pu, pour parvenir à confronter les deux familles. En plus de cet effort, la Police municipale a été saisie et à ce jour, son travail se poursuit à cet effet.

Les auteurs de la rumeur ont fait croire à l’opinion que le corps disparu serait celui d’un proche d’un officier supérieur de l’armée. Et que depuis, l’hôpital serait en tiraillement avec la famille concernée. Cette campagne n’a pas apprécié la hauteur des implications sur l’image de marque de cet établissement sanitaire. L’entretien a donc été une opportunité, pour l’opinion, d’en avoir le cœur net sur cette situation digne de passion. Ce qui est survenu dans cet hôpital était un cas de confusion, indique la source. Cela veut dire qu’une famille a retiré de la morgue un corps à la place d’un autre.

L’affaire remonte à une semaine. C’étaient, poursuit la source, deux corps de femmes majeures, qui sont décédées l’une et l’autre, dans des circonstances analogues. Donc, après l’accouchement. Il nous revient qu’à l’hôpital de Kintambo, la morgue reste ouverte jusque tard, même à minuit. Mais à cette heure-là, elle travaille à sens unique, pour recevoir uniquement les corps. Et les deux cas de décès sont venus également de l’extérieur, l’un après l’autre. Souvent, dans de tels cas, des secouristes s’interposent, en qualité d’auxiliaires de la médecine légale. Les arrivées des corps concernés ont trouvé sur les lieux nos agents commis à la médecine légale qui ont, à leur niveau, procédé dûment aux formalités de routine. Les deux corps ont été conservés pendant environ une semaine. Selon les autorités de l’hôpital, la confusion est advenue dès lors que la personne qui a déposé le premier corps, s’est fait représenter au moment de la sortie.

Il est de coutume dans un hôpital, explique la source, que les agents qui exécutent la mise en bière ne peuvent tirer le corps de la morgue qu’avec le concours d’un proche du défunt. Sa présence permet de rassurer les agents de l’identité du corps qui va être mis dans le cercueil. C’est seulement après avoir obtenu cet accord, d’une personne supposée responsable et proche du défunt que les agents procèdent aux toilettes funéraires.

Dans la vie courante, maintes personnes ne font pas preuve de sang froid, pour regarder fixement un mort. Cette attitude est due à la peur ou l’émotion. Dans ce cas précis, il y a de quoi subodorer qu’un sentiment similaire aurait habité la personne appelée à collaborer avec le service de l’hôpital, pour libérer le corps concerné. Et comme on le comprend, cela a entraîné un déficit de responsabilité, avec comme conséquence l’acceptation d’un corps tiers.

La mort est une réalité présente dans l’existence individuelle et sociale. Pour éviter de tels dérapages dans d’autres circonstances, les autorités de l’hôpital ont mis un accent sur le ses de responsabilité. « Nous demandons aux familles de bien suivre les instructions qui leur sont données, en matière d’entrée et de sortie de corps de la morgue. Il est donc souhaitable que la personne qui a été présente lors de l’entrée du corps à la morgue, agisse de même à l’occasion de la sortie. Car les agents commis à tous le niveaux de la médecine légale, ne peuvent se passer de la collaboration des familles endeuillées. Et cela est ainsi, jusqu’à la sortie du corps », a relevé la source.

Le décalage entre la sortie du premier et du deuxième corps n’a pas été important, en terme des jours. Et cette fois-ci, c’est la réaction de l’autre famille qui a permis de comprendre qu’une confusion s’était glissée. Il aurait donc suffi à cette dernière famille d’un brin de déficit de responsabilité, à l’instar de la première, pour que les choses se passent comme si de rien n’était. L’hôpital a assumé ses responsabilités, en confrontant les deux familles. C’était, précise la source, au moyen d’une enquête qui a permis de remonter la filière et d’interpréter des indices en présence. Pour faire face à cette situation qui n’était aucunement négligeable, l’hôpital s’est employé à déployer des énergies de partout : de la haute direction à la police de garde, en passant par les différentes étapes constitutives de la Médecine légale.

Pour l’heure, l’hôpital se dit loin d’avoir les pieds dans l’eau. Ses apaisements, affirme-t-on sur place, trouvent sa substance dans le cheminement même de l’affaire. Car contrairement à la rumeur, les autorités de l’hôpital affirment que les deux familles ont accepté l’idée d’un rapprochement. Et partant, envisager un dénouement dans un climat qui ne soit pas de nature à offrir l’opportunité au démon de la division. Car, comme l’inspire une sagesse : « Ce n’est pas parce que des irresponsables ont brûlé une case que les sages décideraient, eux, de raser tout le village. Car un sage et un irresponsable se reconnaissent l’un et l’autre, à travers des détails de la vie courante ».

Payne

Aucun commentaire: