Jean Tobie Okala, le porte-parole adjoint de la Mission des Nations unies au Congo (MONUC), est suspendu pour trois mois depuis le 5 avril dernier. Le Canadien d’origine camerounaise est victime ou coupable (c’est selon) d’une sale affaire de sexe. Chef hiérarchique, il aurait sollicité et obtenu les faveurs sexuelles d’une collègue de service, une subalterne, la Malgache M.A.L jusqu’au jour où celle-ci, lasse d’en compter des concurrentes maison, maîtresses de son amant de chef, se décide de briser le secret. Au départ, c’est une affaire de grossesse que Jean Tobie aurait voulu évacuer, puis c’est une affaire de harcèlement qu’il aurait fait subir à sa collègue. Or, le harcèlement est toujours une question de pouvoir. La MONUC qui n’a pas bonne réputation en matière des moeurs mais qui, depuis, s’est efforcée d’appliquer la ‘‘tolérance zéro’’ pour ses délinquants sexuels, a vite pris l’affaire et diligenté une enquête qui a abouti à la suspension de son porte-parole adjoint. Du coup, des langues se délient à nouveau sur les frasques amoureuses de Jean Tobie Okala qui n’en serait pas à son premier coup. Sur la longue liste de sa maîtresse figure notamment aussi une journaliste de Radio Okapi dont les rencontres avec la Malgache auraient contribué à raviver le sentiment de jalousie qui l’aurait poussée à dévoiler le pot aux roses. Les dérives libidinales d’un agent de la MONUC, porte-parole adjoint fut-il, n’auraient pas préoccupé à ce point la Mission des Nations Unies et l’opinion si, dans le passé, il n’avait pas existé le scandale des mineures congolaises payées à monnaie de singe (1 dollar seulement à Bukavu) par des Casques bleus pédophiles à souhait. En général, des cas d’abus sexuels sont légion à la MONUC. Comme celui de ce conseiller tchadien de la section juridique, Abib, qui a rendu folle une fille de 16 ans qu’il couvrait chaque soir d’une poignée de dollars qu’elle ramenait à la maison, au grand dam de ses parents. Ceux-ci avaient fini par aller se plaindre un jour auprès de la Délégation générale du gouvernement chargée des affaires de la MONUC pour que le Tchadien de la MONUC réponde du détournement de mineure. Abib eut la vie sauve par un retournement de manège lorsque sa mineure de maîtresse mit ses parents devant une alternative du diable : ‘‘vous abandonnez la démarche ou je vais me pendre si mon amant est expulsé’’. Les parents qui tenaient tant à leur fille prirent peur et retirèrent le dossier auprès de la Délégation du gouvernement. Et ce n’est pas. L’autre affaire est celle de cet Américain de la mission onusienne qui prenait plaisir à essaimer des enfants. A l’Equateur, plus précisément à Basankusu et à Mbandaka ainsi qu’à Kinshasa, Bob a multiplié ‘‘des enfants de la paix’’, comme on appelle tous ces rejetons laissés par des hommes de la MONUC. N’en pouvant plus, William Swing consentit à lever son immunité pour que la justice congolaise se saisisse de lui, rapporte un cadre de la Délégation générale. Mais devant une justice corrompue, Bob n’eut aucune peine à acheter le premier inspecteur judiciaire venu. Et l’affaire se termina dans un tiroir. On ne compte pas les nombreuses escroqueries de mariage dont des Casques bleus sud-africains se rendent coupables. Au moins quatre d’entre eux ont organisé des cérémonies de mariage coutumier auxquelles les mariés eux-mêmes ont brillé par absence. Et plus rien... En attendant la prochaine victime.
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